C’est en mars 1962 que se tint le premier festival du film Daejong qui allait récompenser le plus grand nombre de films en Corée du Sud.

Le festival Daejong fut établit par le ministère de l’Information publique pour promouvoir le développement de l’industrie cinématographique et encourager les réalisateurs de films. La première cérémonie de remise des prix attira plus de 2 000 personnes, réalisateurs et acteurs compris. Il y avait alors très peu d’occasions offertes au public de profiter d’événements culturels, et les films étaient la forme la plus divertissante ouverte à tous. C’est ainsi que les citoyens ordinaires se sont joints aux professionnels de l’industrie du cinéma pour souhaiter un avenir prospère à la production de films sud-coréens.

L’industrie du film coréen était sérieusement endommagée après que la guerre de Corée eut laissé en ruines installations et équipements. Mais, à la fin des années 50, les artistes se sont réunis pour reconstruire l’industrie du cinéma et c’est ainsi qu’est né, dans les années 60, l’âge d’or des films sud-coréens.

La tendance la plus répandue, à cette époque, était d’adapter des œuvres littéraires au cinéma. C’était le cas de « Obaltan » ou « Balle perdue » qui fut projetée en avant-première en 1961.

Le film commence avec une scène dans la laquelle Young-ho, blessé durant la guerre de Corée, est jeté d’un bar avec ses amis pour ne pas avoir payé sa note. Ces vétérans de la guerre qui se laissaient emporter il y a quelques instants par la musique pop américaine, écoutent à présent des chants militaires qu’ils avaient coutume d’entonner pendant la guerre. Le film montre que le pays ne s’est toujours pas remis des destructions qu’il a subies.

Ce film, « Obaltan », a été adapté d’une nouvelle du même nom écrite par Lee Bom-sun, et réalisé par le fameux metteur en scène Yu Hyun-mok, qui mourut en 2009. C’était le grand film à succès de l’époque et qui est toujours applaudi comme l’une des plus belles productions de l’histoire du 7e art coréen...