« Nous allons faire appel ». C’est ce qu’ont déclaré les organisations de défense de l’environnement après que la Haute cour ait prononcé jeudi un jugement ordonnant la reprise des travaux de poldérisation de la zone côtière de Saemangeum. Ce jugement en renverse un précédent, donné en juillet dernier par un tribunal local. Celui-ci avait donné raison aux écologistes en interrompant un chantier qui met en péril un écosystème unique. Les vasières de Saemangeum, dans la province de Jeolla du Nord, constituent en effet un des plus vastes estrans au monde, et une zone de nourrissage essentiel pour les oiseaux migrateurs. En 1991, le ministère de l’Agriculture y a lancé un vaste projet de polder devant couvrir 40 000 hectares qui seront transformés en port et en rizières. La digue est déjà achevée à 80 %. La Fédération coréenne des mouvements écologistes, principale organisation de défense de l’environnement, qualifie cependant ce projet d’éléphant blanc, soulignant que le pays produit déjà du riz en excédent. Le jugement de jeudi ne met pourtant pas fin à son combat : la Cour administrative, un tribunal distinct, doit en effet remettre elle aussi son jugement sur une plainte déposée par les défenseurs de l’environnement.