Les mémoires de Shinzo Abe, l’ancien Premier ministre japonais assassiné l’an dernier, ont été publiées aujourd’hui. Ce recueil d’interviews menées pendant un an après sa démission en octobre 2020 décrit les expériences du dirigeant qui a eu le mandat le plus long de l’histoire nipponne. Il aborde aussi les rencontres avec des leaders étrangers comme Donald Trump et Xi Jinping, ainsi que sa perception historique.
La partie consacrée à la Corée du Sud est faite en grande partie de reproches. Le défunt a jugé incompréhensible la décision du tribunal sud-coréen d’ordonner aux entreprises de l’Archipel de dédommager les victimes du travail forcé pendant l’occupation japonaise.
Abe a fustigé l’ex-président sud-coréen Moon Jae-in qui, selon lui, était au courant du problème de ce jugement, mais qui voulait se servir des sentiments anti-Japon au profit de son administration. A propos des restrictions commerciales de Tokyo imposées à Séoul, il a avoué que c’était une mesure de représailles.
En ce qui concerne l'accord de 2015 sur les anciennes femmes de réconfort, victimes de l'esclavage sexuel perpétré par l'armée impériale nippone pendant la Seconde guerre mondiale, l’ancien chef du gouvernement de Tokyo a déclaré s’être même excusé auprès de la présidente sud-coréenne de l’époque Park Geun-hye, mais la Corée du Sud avait rompu sa promesse. Avant d’ajouter que le Japon a ainsi pris le dessus moral sur son voisin.
L’icône de la droite nipponne a également affirmé avoir essayé de changer son pays qui faisait toujours profil bas dans les différends historiques. Il estime que grâce à ses efforts, celui-ci a pu désormais réclamer à Séoul et à Pékin de respecter le droit international.