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Histoire

Mapo

2010-12-28

Mapo est un arrondissement sur la rive droite du fleuve han. Il doit son nom à un port qui existait jusqu’au début du 20ème siècle et qui s’appelait Samgae. Mapo est en effet la transcription en idéogrammes chinois de ce nom purement coréen.

Le « gae » en ancien coréen signifie le « port », le « po » donc en caractère chinois. Quant au « sam », « l’île » en ancien coréen, il a été transcrit en « ma », le « chanvre », en raison de la confusion avec un autre mot coréen qui se prononce également « sam », et qui désigne effectivement cette plante. Autrement dit, son traducteur, l’administration japonaise qui a gouverné la Corée de 1910 à 1945, ignorait l’origine du nom Samgae ou s’en fichait tout simplement.

Le port en question s’appelait Samgae, parce que depuis ce port, on voyait deux îles sur le fleuve Han : Bamseom et Yeoido. La première, beaucoup plus petite que la seconde, a été détruite presque à moitié en 1968 pour en ôter de la terre dont on avait besoin pour la construction des digues du Yeoido. A l’instar de Jean-Jacques Rousseau qui a observé le même cas pour deux îles dans le lac de Bienne, on peut dire que « la substance du faible est toujours employé au profit du puissant ». En effet, alors que Bamseom, réduit donc de moitié, n’est plus habité aujourd’hui, Yeoido est devenu un des quartiers les plus riches de la capitale.

La pauvre île de Bamseom s’appelait ainsi, parce qu’avant que sa taille ne soit réduite de moitié, elle ressemblait à une châtaigne. En effet, le « bam » désigne ce fruit. Quant au « seom », c’est l’évolution du mot « sam » en ancien coréen. Cela signifie donc « l’île ».

Il est intéressant de noter que le mot japonais « shima », qui veut dire « l’île » est dérivé du mot coréen « sam ». Selon certains linguistes, d’autres mots japonais seraient aussi les dérivés des mots coréens : le « sake » par exemple serait dérivé du « sikhe », le mot coréen qui désigne une boisson ou un aliment fermenté, ou encore le « samurai » qui serait venu du « saulabi » de l’ancien coréen qui désignait un combattant.

Cela dit, un grand nombre de termes techniques dans la langue coréenne sont des inventions japonaises, notamment dans le domaine de la législation et dans celui de l’ingénierie. Cela est dû au fait que pendant la colonisation, les Japonais ont introduit dans la péninsule coréenne les institutions modernes, voire occidentales et de nouvelles techniques et technologies.

Le nom de Mapo est lié à celui d’un plat coréen, le galbi, la côte de bœuf grillée sur le feu de bois. En effet, certains quartiers de Séoul sont réputés pour leurs restaurants spécialisés dans un plat précis. Ainsi, on dit que pour manger le jokbal, le pied de porc laqué, il faut aller à Jangchung-dong, un quartier à l’est de la capitale où l’on trouve effectivement beaucoup de restaurants spécialisés dans ce plat, dont certains sont vieux de presque un demi-siècle. Ou encore on dit que le naegmyeon de Okangdong est le meilleur dans son genre. Il s’agit d’un plat à base de pâte de sarasin.

Jusqu’aux années 1990, à Mapo, notamment le long de la rue qui menait au fleuve Han, il y avait beaucoup de restaurants réputés pour leur galbi bon et pas cher. Ils ont pratiquement tous disparu en raison de l’aménagement du quartier. On voit tout de même un peu partout dans Séoul les restaurants qui ont comme nom Mapo galbi, le galbi de Mapo donc.

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