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Histoire

Le mont Maï

2011-01-04

A environ trois heures de route au départ de Séoul vers le sud-ouest, on quitte l’autoroute à hauteur de Jeonju et on prend la nationale 20. C’est la campagne au paysage typique de la région de Jeolla : le terrain relativement plat et les basses montagnes à crête douce. Une demi-heure plus tard, on arrive dans la commune de Jinan. On voit au loin une montagne très différente des autres dans la région. Ses deux sommets à environ 700 m d’altitude tous les deux, sont tellement pointus qu’ils semblent être deux colonnes dressées côte à côte sur une plaine. Face à ces deux points culminants, les habitants de Jinan ont imaginé une toute autre chose : les oreilles d’un cheval. Et ils ont baptisé le massif montagneux en question le mont Maï, la montagne aux oreilles de cheval.

Le mont Maï est devenu le nom officiel de cette montagne. Il existe toutefois d’autres noms que les habitants de Jinan lui ont donnés, parce que c’était surtout en automne que ses deux sommets ressemblaient à des oreilles de cheval et qu’en d’autres saisons, ils leur inspiraient d’autres choses. Ainsi, au printemps quand la montagne était souvent baignée de brume, ses deux sommets leur semblaient être deux mâts d’un bateau. D’où le nom de mont Sandot, la montagne au double mât. Et le mont Yonggak pour son nom d’été, car lorsque la montagne est recouverte de feuillage touffu, ses deux sommets leur évoquaient les cornes du dragon qu’ils n’avaient bien sûr jamais vus que dans un tableau. Et enfin, les habitants de Jinan ont donné à la même montagne le nom de Munpil, « pinceau de calligraphie », pour l’hiver. En cette saison, quand la montagne est enneigée, les extrémités de ses deux sommets rocheux paraissent noires, car elles sont tellement pointues que la neige ne s’y entasse pas. Cela a amené les gens à imaginer la touffe de poils blancs d’un pinceau, dont le bout est trempé d’encre de Chine.

Le mont Maï attire de nombreux touristes en toutes saisons. Ceux-ci viennent pour visiter la montagne et aussi un petit temple bouddhiste qui se trouve dans la vallée, entre les deux sommets donc, qui ont fait imaginer autant de choses que les différents noms de la montagne.

Cet édifice religieux s’appelle le Tapsa, le « temple aux pagodes ». On y voit effectivement de nombreuses tours qui sont réalisées par l’entassement des pierres et qui font plus de 15 m pour les plus hautes et à peine 1 m pour les plus basses. Ce sont les ouvrages d’un seul homme. En 1885, un certain Yi Gap-yong, un fervent bouddhiste, s’est installé dans cette vallée du mont Maï. En ayant construit un petit monastère de ses propres mains, il a vécu une vie d’ermite jusqu’à sa mort en 1957, à l’âge de 98 ans. C’est au début des années 1900 qu’il a commencé à construire des pagodes. En 30 ans, il en a construit une centaine, 108 plus exactement. Le chiffre renvoie au nombre de souffrances terrestres dont parle le bouddhisme. De ces pagodes, quelque 80 ont survécu à l’épreuve du temps. Cela est extraordinaire, car, comme je vous l’ai dit, elles ont été réalisées en entassant des pierres sans utilisation de mortier. Yi Gap-yong a dû faire un calcul minutieux pour l’équilibre de ses pagodes. Et aussi, pour le choix de leurs emplacements, il a dû tenir compte du mouvement du vent dans la vallée.



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