Aller au menu Aller à la page
Go Top

Culture

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (6)

2017-10-24

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (6)
« Le Saule aux dix mille rameaux », anthologie de la poésie coréenne médiévale et classique – poèmes traduits, présentés et annotés par Ok-sung Ann-Baron, en collaboration avec Jean-François Baron – parue aux éditions UNESCO en 2005.

* Présentation :
Le « sijo », qui peut se traduire littéralement par « air du temps », marque un tournant au XIIIe siècle, au moment de la prise du pouvoir par les militaires à la fin de la dynastie Goryeo. Selon les traducteurs de l’anthologie « Le Saule aux dix mille rameaux », « c’est la première fois que les Coréens bénéficient de cette unité d’expression entre langue parlée et écrite propre à traduire l’authenticité de la sensibilité populaire. D’où l’épanouissement d’une très grande variété de thèmes : la célébration de l’engagement social (d’inspiration confucéenne), les joies de la vie retirée dans la nature (notamment dans l’esprit du Dao), l’amour et l’amitié, la fuite du temps, la satire, l’humour... » Ils continuent : « La langue de sijo est autochtone, hormis certains emprunts au chinois. Certains verbes, épithètes, noms, etc. sont employés pour répondre à la nécessité thématique, structurale, rythmique ; d’autres pour la brièveté de la forme. »

* Poème 1

D’un morceau de mon cœur tranché

D’un morceau de mon cœur tranché je ferai cette lune-là
Dans l’immense ciel de neuf fois dix mille li elle restera suspendue, bien claire
Mon bel ami, je le rejoindrai où il se trouve, et j’essaierai de l’éclairer.

* Présentation de l'auteur
L’auteur de ce poème, Jeong Cheol est écrivain, politicien, philosophe et poète, connu sous son nom de plume « Songgang » qui signifie « Fleuve aux Pins ». Haut fonctionnaire sous le règne du roi Seonjo de Joseon, il a été mêlé à des querelles partisanes, qui lui ont valu de s’exiler à plusieurs reprises. Nommé gouverneur de la province de Gangwon en 1580, il a entrepris de parcourir les monts Geumgang et les huit plus beaux sites de la province. C’est au cours de l’un de ses voyages qu’il a composé le célèbre « Gwandong byeolgok » ou le chant de la région de Gwandong. Il est considéré comme l’un des trois plus grands écrivains de l’époque de Joseon avec Yun Seon-do et Park Il-lo.

* Poème 2

L’amour c’est un mensonge !

L’amour c’est un mensonge ! que mon bien-aimé m’aime, c’est un mensonge !
La promesse que tu me visiteras en rêve, plus grand mensonge !
Si, comme moi, le sommeil ne vient pas, dans quel rêve pourrais-tu apparaître ?

* Présentation de l'auteur

L’auteur de ce poème, Kim Sang-yong est poète, calligraphe, fonctionnaire civil sous le règne du roi Injo. Les traducteurs de l’anthologie « Le Saule aux dix mille rameaux » expliquent : « Il se suicida avec de la poudre à canon lors de la reddition du palais de Ganghwa dont il assurait la défense (lors de la guerre contre les Mongols des Qing de Chine, le palais de Séoul avait été transféré sur l’île Ganghwa, au large de la capitale, en mer Jaune). L’auteur s’opposa à la réconciliation entre la Corée de Joseon et la dynastie des Qing de Chine, successeurs des Ming auxquels il voulait rester fidèle. Partageant ces vues, son frère cadet (Kim Sang-heon, érudit et grand calligraphe) fut retenu en otage à Xunyang en Chine. »
Dans le poème « L’amour c’est un mensonge ! », « mon bien-aimé » représente le roi Injo. Kim Sang-yong a composé ce poème pour dire qu’il est prêt à donner sa vie au roi.

Contenus recommandés

Close

Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de services. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail >