« ... Son style de peinture était différent de ce que l’on voit aujourd’hui. Il vivait à une époque difficile et ce sont ses épreuves qu’il a transmises à travers ses peintures. Avec ses couleurs plutôt sombres, il a réussi à sublimer ses sentiments et je trouve ça remarquable.
C’est un artiste emblématique qui a su exprimer la sensibilité et l’esthétisme des Coréens. Sa contribution dans le monde des arts coréens à fait voler en éclats la préconception selon laquelle l’art est une science hermétique mais, au contraire, a mis l’art à la portée du peuple... »



Né sous l’occupation coloniale japonaise, Park Soo-keun a vécu la libération de la Corée et ensuite la guerre de Corée. Ses peintures se caractérisent par de simples teintes qui expriment avec modestie les sentiments des gens du peuple. Park est reconnu comme l’artiste le plus singulier dans l’histoire de l’art contemporain coréen.



L’année 2014 marque le centenaire de sa naissance et le Centre d’art Gana Insa, dans l’arrondissement de Jongno au cœur de la capitale, accueille une exposition spéciale depuis le 17 janvier dernier, pour marquer l’événement. 90 peintures à l’huile et 30 aquarelles et dessins y sont exposés. Il y a certes déjà eu plusieurs expositions des œuvres de Park Soo-keun, mais c’est la première fois qu’une présentation de cette ampleur a été organisée pour l’honorer.



Les tableaux de Park décrivent de manière générale la vie des gens au quotidien comme ceux qui travaillent au marché, les femmes qui font leur lessive ou qui moulent le grain au mortier, les vendeurs d’huile ou encore des jeunes filles qui portent des bébés sur leur dos. Quant aux couleurs qu’il affectionne, elles ne sont pas voyantes mais subtiles, discrètes pour créer la sensation que l’on regarde de vieilles photos décolorées. Il utilise la méthode du frottage qui consiste à appliquer, en couches épaisses, de la peinture à l’huile pour créer une surface quelque peu rugueuse, restituant ainsi un caractère plus humble à ses personnages.