Chaque mercredi midi, devant l’ambassade japonaise à Séoul, les femmes forcées à l’esclavage sexuel par l’armée japonaise pendant la deuxième guerre mondiale manifestent. Depuis 1992, c’est un total de 1 137 manifestations consécutives qui se sont déroulées. A la veille de la fête de la libération coréenne, les manifestations du mercredi ont un goût légèrement amer : des remarques désagréables de politiciens japonais laissent entendre qu’espérer compensation est inutile. Pourtant les anciennes femmes de réconfort continuent de se présenter, chaque mercredi, devant l’ambassade du Japon à Séoul. Elles ne sont pas seules. Des adolescents, sensibilisés à l’histoire en classe, viennent les soutenir :



“Maintenant, la jeune génération rejoint les vieilles dame pour chanter des hymnes de paix et dire à quel point ils sont fiers qu’elles aient témoigné, et ils apportent de grands sourires sur les visages des vieilles dames. Maintenant, les anciennes femmes de réconfort ne vont plus porter des lunettes de soleil ou cacher leurs visages derrière un panneau. Elles se voient comme des militantes pacifiste, ou des défenseurs des droits de l’Homme. Elles sont des professeurs d’histoires pour les générations futures.”

Les soutiens viennent aussi du Japon, comme par le biais de la pièce de théâtre « Yeong-Ja, la femme qui ment », de Azaya Fujita, qui cherche à questionner l’attitude des Japonais concernant cette partie de leur histoire. Autre soutien, une exposition au musée de l’université Hanyang, qui retrace notamment l’histoire de deux femmes de réconfort, en suivant l’évolution de leurs peintures, de la douleur à la guérison.



Les femmes de réconfort, c’est l’histoire d’un calvaire, un sujet sensible, qui transcende les générations et les frontières, mais c’est aussi, encore et toujours, une plaie ouverte, qui ne semble pas prête de se refermer. Car après 22 années de manifestations, le Japon n’a toujours présenté aucune excuse officielle, ou indemnisation.