Les reportages sur la remise des diplômes faisaient la une des nouvelles, tant à la télé qu’à la radio, en mars 1957. Mais c’étaient ceux qui sortaient du primaire qui attiraient le plus l’attention car ils étaient rentrés à l’école au milieu de la guerre de Corée, en 1951, et ont réussi à achever, malgré tout, leur enseignement primaire au milieu de tous les bouleversements que connût le pays.

Dans un pays sans aucune ressource significative, le talent des hommes restait la principale source d’espoir. Les sud-Coréens croyaient, en effet, que l’ignorance était la cause de toutes les tragédies, depuis l’occupation coloniale jusqu’à la guerre de Corée. C’est la raison pour laquelle ils se préparèrent, pour l’avenir, avec une ferveur sans précédent pour l’éducation.

La création d’un gouvernement sud-coréen en 1948 engendra une réforme de l’éducation. Persuadé qu’une bonne éducation était le fondement de la croissance nationale, le gouvernement fit passer une loi sur l’éducation en 1949.

« La loi sur l’éducation fut officiellement établie le 31 décembre 1949, mais sa base avait été conçue sous l’occupation militaire américaine. Le système éducatif sud-coréen faisait face à deux défis à l’époque. Le premier était que les enfants s’inscrivent à l’école et le deuxième était de publier des ouvrages scolaires en coréen, alors qu’ils étaient alors en japonais. Il était impératif de réfléchir sur la conception de notre système éducatif et sur ses institutions. C’est pour cela que nous avons créé une cellule de planification et de contrôle composée de spécialistes en matière d’éducation et de représentants de l’administration. Une centaine d’entre eux tinrent quelques 120 réunions et présentèrent, finalement, leurs conclusions au gouvernement militaire américain. Ce sont ces conclusions qui formèrent les fondements de la loi sur l’éducation qui fut proclamée le 31 décembre 1949. »

Selon les données d’un recensement effectué en 1945, au moment de la libération de la Corée, le taux d’illettrisme de la population de plus de 12 ans était de 77,8 %. Ce qui correspond à dire que huit adultes sur dix ne pouvait ni lire ni écrire le Hangeul, l’alphabet coréen...