Le 25 février 1998, Kim Dae-jung, dissident politique de longue date, est investi comme quinzième président de la République de Corée. Sa victoire conduisit l’opposition à prendre le contrôle du gouvernement et de l’Assemblée nationale pour la première fois dans l’histoire de la constitution du pays.

Le désir fervent du peuple pour la démocratie explosa avec le mouvement national démocratique de juin 1987. Les protestants de toutes conditions ont réussi à renverser la dictature militaire qui semblait intouchable, et le pays a fait ses premiers pas vers une véritable démocratie en instituant une élection présidentielle au suffrage direct. Il fallut néanmoins encore dix ans pour que la transition du pouvoir soit réellement effective.

« On peut dire que la Corée du Sud instaura la démocratie en 1987 lorsqu’un consensus fut atteint pour mettre en vigueur la constitution de la sixième république. Mais, le problème restait que mettre en place une démocratie n’implique pas qu’elle soit totalement opérationnelle. Une fois initiée, elle doit être consolidée, ce qui ne peut être réalisé que par une transition pacifique du pouvoir. C’est seulement lorsque le parti au pouvoir et celui de l’opposition sont à forces égales qu’il peut y avoir un véritable transfert de pouvoir et, de fait, une authentique démocratie. La montée du parti d’opposition en 1997 fut un événement emblématique qui démontra que la démocratie avait, effectivement, pris racine en Corée du Sud. »

La route qui mena à ce changement de gouvernement n’en fut pas moins semée d’embûches et d’épreuves. Cela commença en 1987 avec la révision de la constitution et continua jusqu’aux élections présidentielles, à la fin de la même année. À l’époque, les sud-Coréens voulaient que Kim Young-sam et Kim Dae-jung, des camarades qui s’étaient battu contre la dictature de Park Chung-hee, joignent leurs forces pour unifier l’opposition. Mais, les deux dissidents déclarèrent chacun qu’ils se présenteraient à la présidence, divisant ainsi les votes de l’opposition...