Le 21 novembre 1997, le vice-Premier ministre, Lim Chang-yuel, tenait une conférence de presse tout à fait exceptionnelle.

Il annonça que le gouvernement sud-coréen avait demandé d’être secouru financièrement par le Fond Monétaire International. La dette du pays s’élevait à 120 milliards de dollars, alors que le pays ne disposait que de 30 milliards de réserve. Environ quinze jours plus tard, le 3 décembre, Lim et le président du FMI, Michel Camdessus, signaient un plan de sauvetage au cœur de la capitale sud-coréenne.

La signature d’un tel document soumettait la Corée du Sud au sévère plan d’austérité du FMI. Et pourtant, cet accord n’était que le prélude à de plus grands tourments.

Alors que la ferveur du peuple pour la démocratie était à son apogée, la Corée du Sud avait rejoint l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, le 11 octobre 1996, célébrant son entrée dans le club des plus grandes puissances économiques. Mais, seulement un an plus tard, la crise financière s’abattait sur le pays, laissant sa population en état de choc et de grande crainte.

« C’était la surprise totale. C’était très difficile à accepter. J’avais l’impression que c’était quelque chose qui ne pouvait arriver qu’à la télé, ou quelque part ailleurs dans le monde. »

Mais les signes étaient pourtant là depuis longtemps.

Le 23 janvier 1997, Hanbo fer et acier, une filiale du groupe Hanbo, 14e plus grand conglomérat du pays, tomba en faillite avec la somme astronomique de quelques 5,9 milliards d’euros d’emprunts non remboursés. Ce qui choqua le plus les sud-Coréens, c’était l’ampleur de la corruption des milieux politiques et financiers...