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Cinéma & dramas

Park Hae-il : de la bonne cause à « l'heritage film »

2018-09-19

Séoul au jour le jour

ⓒHM Entertainment

L'acteur Park Hae-il, théâtreux réfractaire aux feuilletons télévisés, blacklisté pendant quelques années au cinéma pour raisons politiques, est à l'affiche de « High Society » de Byeon Hyeok (Daniel Byun). Il doit pourtant sa carrière cinématographique au réalisateur Bong Joon-ho qui, avec « Memories of murder » et « The Host », a fait du visage à la Buster Keaton de l'acteur un nouveau type de personnage.


*Les débuts

Comme son style de jeu le laisse voir, Park Hae-il est d'abord un acteur de théâtre. Il y est remarqué pour « Ode to the Youth » en 2000 et un « Othello » en 2003. C'est la connaisseuse en hommes, Yim Sun-rye qui lui offre un rôle dans son film sur un groupe de musiciens « Waikiki Brothers » en 2003. C'est une grande année pour Park car il enchaîne rapidement comme premier rôle avec une autre réalisatrice – éphèmère celle-là - Park Chan-ok et « Jealousy is my middle name ». Park Hae-il y gagne son statut d'intello sensible qu'il va souvent revêtir par la suite jusqu'au professeur de « High Society ». Mais Bong Joon-ho, son pygmalion, lui fait jouer un rôle ambiguë de suspect dans « Memories of Murder » qui, avec Song Kang-ho, amène au succès autant le réalisateur que l'acteur. Park est pourtant pris dans le cycle infernal des nouveaux jeunes premiers et accouplé sans vergogne aux jeunes premières dans plusieurs comédies romantiques. C'est Bong Joon-ho qui l'en sort en lui donnant un rôle d'intello, engagé et alcoolique dans « The Host » qui a connu un énorme succès international.


*La recherche de rôles sérieux

Park Hae-il semble vouloir interpréter des rôles de plus en plus sérieux dans des films aux sujets dérangeants. Il a encore la chance de jouer dans le premier film de celui qui deviendra le roi du blockbuster Kim Han-min dans « Paradise Murdered » puis « War of the Arrows », film qui surfe sur le nouveau roman national, et place Park en lice pour incarner princes et rois de Corée. Il n'en délaisse pas moins les thrillers et leur ambiguïté comme dans « Moss » tout en touchant au film politique, les films dénonçant les riches héritiers de chaebols (holdings) comme dans « Modern Boy ». La duplicité de ces films va lui coller à la peau : dénonciation politiquement correcte  et, en même temps, vitrines complaisantes de la vie néo-bourgeoise et ses belles gueules comme celle de Park Hae-il.


*Un certain engagement pour la bonne cause

Désormais libre de ses choix de carrière, Park semble, au début des années 2010 choisir des films aux sujets de société brûlants : l'excellent « Doomsday Book » où il est la voix du robot devenu bouddha s'attaque à la perversion de la science ; « A Muse » pour lequel Park se vieillit, s'attaque aux barrières entre générations ; « Boomerang Family » évoque, sur le mode de la comédie, la crise de la famille, mais surtout « Whistler Blower », où il retrouve Yim Sun-rye, s'attaque à la corruption des médias et des politiciens alors qu'un vent de contestation contre le gouvernement de Park Geun-hye commence à se lever. Park Hae-il retrouve le théâtre, tout en évoquant la politique, dans « The Dictator » où il joue un fils tentant de convaincre son père de cesser d'être le sosie du dictateur Kim Jong-il pour lequel il avait été recruté. On ne sait pas encore qu'une liste noire existe à un haut niveau gouvernemental sous l’administration conservatrice et cherche à entraver la carrière de nombreux artistes dont celle de Park.


*« Heritage films » et critique sociale

Quand un acteur arrive au sommet de sa notoriété médiatique, son identification est immédiate avec les grandes figures monarchiques, il a donc le droit d'incarner les rois et les princes. C'est le cas de Park Hae-il qui après l'insipide « War of the Arrows » enchaîne sur les « heritage films » du roman national dans « The Last Princess » où il est l'ami d'enfance et le partisan indépendantiste de la princesse Son Ye-jin. Dans « Fortress », il est carrément le larmoyant roi Injo. Et on l'attend dans un autre film en costumes taillés sur mesure dans l'année. « High Society » lui redonne encore un rôle d'intello au bon cœur même s'il est à deux doigts de se faire voler la vedette par un Yoon Jae-moon vétéran bien huilé et déchaîné.

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