Aller au menu Aller à la page
Go Top

Cinéma & dramas

Jeon Jong-seo ou miss Netflix

2023-11-08

Séoul au jour le jour

ⓒ ANDMARQ
L'actrice Jeon Jong-seo est de retour en super-woman avec le film longtemps attendu « Ballerina » sur Netflix. En fait, elle n'a jamais disparu des écrans depuis sa remarquable première performance dans le célèbre « Burning » de Lee Chang-dong aux côtés de Yoo Ah-in et Steven Yeun. Depuis, l'actrice est devenue l'égérie des films et séries de Netflix Korea à travers son agence américaine United Talent Agency. 


* Pas douée pour les études
Jeon a vécu son enfance au Canada avant de rentrer en Corée du Sud dans les années 2000 pour faire son lycée. A partir de là, la jeune fille a eu du mal a intégrer les facs et à suivre des études. Mais le cinéma était devenu rapidement son but. Elle fait donc le tour des sociétés de management d'acteurs et se propose dans des castings. Bingo ! Elle tombe en 2017 sur le casting organisé par Lee Chang-dong et son frère pour l'adaptation plus ou moins détournée de « Burning » de Murakami Haruki. Sans expérience, elle séduit les vétérans du cinéma sud-coréen. 

Dans le film, elle fait merveille en Bodhisattva, en beauté sauvage racheteuse des misères dont souffre le héros, Yoo Ah-in, prolo rêvant d'être écrivain, et son âme damnée, un riche Coréano-américain manipulateur interprété par Steven Yeun. Surtout, Jeon Jong-seo ose la nudité dans une des séquences marquantes du film où elle danse, imbibée de cannabis, en se déshabillant sur la musique de Miles Davis et sous le drapeau national.


* Succès international rapide
Lee Chang-dong a mis en avant la qualité de Jeon dans « Burning » qui est celle de donner l'impression de penser, de réfléchir, ce qui est rare chez les acteurs locaux. Pourtant, la jeune actrice auréolé de nombreux prix dès la sortie et la sélection à Cannes de « Burning », va hésiter entre son côté intello et les propositions de rôles dans des films d'action. Il est vrai que si avec son agence américaine elle échappe aux rôles clichés des mélo locaux pour femmes, elle n'échappe pas à la tendance américaine, notamment à travers Netflix, à mettre en avant des femmes fortes directement liées à l'exorcisme du mouvement Metoo. 

On retrouve donc, en 2020, Jeon dans le navrant thriller « Call » pour la plateforme américaine. Si le film ne fera pas de vague, elle recevra de nombreuses accolades pour son rôle copié sur une flopée de rôles similaires, et surtout rencontrera son petit copain en la personne du réalisateur Lee Chung-hyun. Son aura internationale ne faiblit pas car la réalisatrice américano-iranienne branchée Ana Lily Amirpour lui propose un rôle de cinglée aux pouvoirs télépathique dans « Mona Lisa and the Blood Moon ». Jeon se retrouve au festival de Venise. 

De retour au pays, elle rempile dans un rôle de femme à forte personnalité dans une romance passée inaperçue « Nothing Serious ». Tout est dans le titre. Bref, Jeon a plus d'avenir du côté de Netflix et elle ne va pas s'en priver.


* Netflixette
Jeon Jong-seo devient une vrai netflixette, une des actrices sans cesse rappelées pour interpréter des super-women dans les séries et les films produits ou co-produits par la plate-forme américaine. Elle est au coeur des accords financiers signés entre les distributeurs de médias locaux et Netflix. Cela commence donc avec « Money Heist Korea : Joint Economic Area ». Elle y interprète Tokyo, une très musclée tueuse à gage dans ce rip-off de la série espagnole à succès. Jeon revêt sans ambages son persona de femme d'action bodybuildé. La série surprend par sa qualité, sa façon d'intégrer dans l'intrigue politico-criminelle de la série originale, le contexte coréen notamment la gestion illusionniste de l'opposition entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Ca devient un succès international bien plus que local. 

Notre star enchaîne pour Netflix dans la série « Bargain ». Elle est basée sur un succès du court-métrage local du même titre. L'actrice y reprend le rôle d'une jeune prostituée supposée vierge qui sert d’appât dans un hôtel de Gapyeong, ville touristique du nord-est du pays. Là, les clients de la jeune femme se font dépecer par des trafiquants d'organes. La série refait le court-métrage et imagine une suite dans le même style, celui d'un long plan-séquence par épisode. Malheureusement, le concept est rude et trop artificiel, et la série ne tient pas ses promesses. 

Qu'à cela ne tienne, Jeon rempile dans « Ballerina », un film à gros budget pour Netflix tourné par son petit copain réalisateur. En super-woman, elle assure malgré un scénario alambiqué, truffé de scènes mal recopiées et une réalisation insipide. Bref, ce nouvel échec fait penser que l'actrice aurait du choisir la voie que lui avait tracé son mentor, le réalisateur Lee Chang-dong pour son premier rôle dans « Burning » ; la voie de la fille réfléchie, mystérieuse et intello lui allait mieux que le énième avatar de la super-woman de la période Metoo sur le retour. Pour le moment, Jeon Jong-seo, la stakhanoviste, est annoncée sur une série locale et une série Netflix pour 2024.

Contenus recommandés

Close

Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de services. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail >