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Cinéma & dramas

Doona : idole de k-pop sur Netflix

2023-11-15

Séoul au jour le jour


Le suspense était entier : est-ce que « Doona ! », la série de Netflix avec la star k-pop Suzy allait révéler les dessous de l'industrie lucrative des gogo danseuses du pays du Matin radieux ? La réponse est : un chouia. On apprend, d'épisode en épisode, néanmoins des choses sur la jolie Doona, sa personnalité badass, son penchant pour la fumette et les jolis garçons timides. Les vedettes de la k-pop seraient-elles des rebelles ? 


* Romance sur fond de k-pop
Disons-le d'entrée, la recette avait son charme : combiner une romance sur fond de gros bizness de la k-pop pouvait aboutir à une proposition de série originale. Malheureusement, le sujet n'est qu'effleuré et les scènes s’enchaînent et s'étirent en longueur sans vraiment rechercher des révélations, si ce n'est que le destin joue un rôle dans les rencontres amoureuses et aussi dans les ruptures. C'est bien vrai ça, disait la mère Denis à l'époque dans la plus célèbre pub française. Bref, mais qu'est-ce que raconte la série « Doona ! » ? C'est assez simple, en fait, dès le début. 

Une jolie jeune fille nommée Doona et interprétée par la chanteuse-actrice Suzy se souvient des premiers moments de sa rencontre avec une joli garçon timide - interprété par Yang Se-jong - alors qu'elle vient de se mettre au vert du bizness de la k-pop. Elle a rompu avec son manager et son groupe, et ne veut plus en entendre parler. Mais voilà que vient s'installer dans sa bâtisse en colocation cet étudiant qui s'avère aussi un fan de son ancien groupe.


* Un photo-shoot en 9 épisodes pour Suzy
L'intrigue se développe comme dans les classiques rom-com de télévision, avec scènes heureuses de cartes postales, sur fond de neige, ou de pluie, etc. Et alternent les engueulades et ruptures plus ou moins éphémères. Ce qui est ici intéressant vient de la comparaison entre la rebelle Doona et l'autre candidate petite amie du beau gosse. Yang Se-jong est d'abord une sorte de stalker involontaire de la belle Doona. Puis les rôles s'inversent, c'est elle qui le drague à la dure. Mais le bellâtre a une ancienne copine que le destin met sur son chemin. Après un soirée arrosée, l'issue est claire : ce sera l’ancienne idol. La différence entre la parfaite jeune fille traditionnelle et la punkette en devenir est peut-être le petit supplément de matière grise amené par Netflix. Tout comme les tags d'insultes en anglais, (et liberté en coréen) aperçus au passage, sur les murs. 

Et en effet, Suzy a droit a un spécial photo-shoot de neuf fois quarante neuf minutes. La star est filmée sous tous les angles, sous toutes les lumières mais la qualité est supérieure aux séries locales grâce à des mouvements de dolly et de grues inexistants habituellement. La jeune femme a une coupe de cheveux au carré qui la fait ressembler à une poupée japonaise (pays où elle a un succès considérable d'ailleurs). Son corps très maigre - ce qui sera évoqué dans l'intrigue - lui donne un corps d'adolescente de 16 ans alors qu'elle a déjà 29 ans. Bref, on s’attendait à ce que Netflix pousse l'érotisme de ces romances locales très châtiées, c'est à peine le cas. Le premier baiser arrive au deuxième épisode presque par accident. Cependant, un faux lever de soleil - la plus grande partie de la série est tournée en studio - met en avant la silhouette de l’héroïne voire même ses sous vêtements sous les yeux ébahis de Yang Se-jong, supposé être un néophyte en la matière. A noter que les coucher de soleil sont bien plus convenus dans les romances. Le lever de soleil est bien plus rebelle, comme le personnage de Doona est supposé l'être.


* Personnalités et critique de bizness k-pop
Revenons sur les personnages. Doona la fumeuse (on ne compte plus ses mégots au filtre doré méchamment écrasés dans des cendriers), Doona la rebelle qui refuse de trier les poubelles - une horreur absolue! ) et Doona qui vient draguer son copain en plein cours à la fac, etc, serait la frondeuse revêche enfouie au sein des personnalités de toutes les jeunes filles du pays. De son côté, Yang Se-jong, serait une version du prince charmant sans sexualité ou machisme. Il est vierge, timide, prévoyant - voir la scène de l'hôpital où il achète des chaussettes à celle qui commence à tomber amoureuse de lui -. A noter, au passage, la prescription de l'infirmière qui conseille d'éviter à l’héroïne des évanouissements, en se faisant réchauffer les pieds. 

Certes le bellâtre aux grands yeux, lèvres charnues et voix gutturale n'est pas riche comme un prince mais Doona a déjà ce qu'il faut de ce côté : donc les comptes sont bons. La pauvre princesse riche dont la série ne cache ni les colliers, les bagues et les vêtements de marque, trouve donc son doudou en chair et en os, même si cela reste très peu charnel. L'illusion des romances pour midinettes traditionnelles est dont préservée si ce n'était le côté asocial de la star et ce que l'intrigue révèle de sa rupture avec la k-pop. 

Comme une sorte d'auto-biographie - romancée - des aventures de la vraie Suzy, il est ici révélé le stress extrême dans lequel vivent les gogo danseuses - la première mention apparaît quand Doona gagne une poupée, c’est-à-dire une marionnette manipulée à l'envie. Le stress, vient non seulement de leur exploitation par l'industrie du spectacle mais aussi par celle des médias, comme l'histoire de plagiarisme et de harcèlement sur internet le suggère. Vient enfin la vente de pilules pour régime dont le corps de Suzy est le stigmate et témoigne de l'aliénation même physique des danseuses k-pop. Bref, le final tourné dans une ville supposée être japonaise, laisse entrevoir une possible seconde saison, Netflix oblige.

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