Le gouvernement s’apprête à entamer des procédures par étapes pour permettre à 390 Afghans de résider librement au pays du Matin clair. Il s’agit des 377 individus qui sont arrivés hier en fin de journée à bord d’un avion de transport militaire sud-coréen à l'aéroport international d'Incheon, et des 13 restants qui viennent de leur emboîter le pas aujourd’hui en début d’après-midi. Les premiers ont été conduits vers le centre de formation des fonctionnaires situé à Jincheon dans la province de Chungcheong du Nord.
C’est ce qu’a fait savoir le ministre de la Justice lors d’un point de presse, hier à l’aéroport. Selon Park Beom-kye, après une longue réflexion, le gouvernement at décidé d’accueillir ces employés locaux ayant travaillé dans des établissements sud-coréens en Afghanistan ainsi que leurs proches. Ils sont ainsi accueillis en qualité de « contributeur exceptionnel », et non sous le statut de réfugiés. Par ailleurs, ils bénéficieront d’un plus grand soutien financier que les réfugiés pour mieux s’enraciner dans le pays.
Dans le détail, l’exécutif a d’abord délivré aux intéressés un visa de court séjour dit « C-3 », valable 90 jours, qui sera ensuite remplacé par un visa de long séjour « F-1 » permettant de vivre plus stablement. Une fois terminé leur hébergement, le visa « F-2 » leur sera accordé pour qu’ils puissent séjourner et travailler en toute liberté et en toute autonomie dans le pays.
Pour cela, le ministère de la Justice a publié une notification préalable à la révision d’un décret d’application de la loi relative à l’immigration. Il s’agit d’élargir l’éligibilité pour le titre de séjour « F-2 » aux étrangers qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la République de Corée ou qui se sont consacrés à un intérêt public. Le « F-2 » est valable cinq ans et est renouvelable sans limite. Il n’impose aucune contrainte en termes d’études ou d’embauche.
Une précision. Au début, Séoul avait annoncé l’arrivée de 391 Afghans au pays du Matin clair. Or, lorsque les autorités ont procédé à une nouvelle identification au Pakistan, le lieu d’escale, elles ont découvert qu’un passager n’était pas inscrit sur la liste des personnes que la Corée du Sud a décidé d’accueillir. L'individu en question a été ramené à l’aéroport de Kaboul et remis à l’armée américaine sur place.
Dans le centre de Jincheon, les Afghans passeront deux tests PCR anti-COVID supplémentaires en plus du premier effectué à l’aéroport. En cas de résultat négatif, ils y séjourneront en famille pendant six à huit semaines. Et ils pourront suivre des cours de langue et de culture coréennes pour se préparer à leur nouvelle vie au pays du Matin clair.
Les représentants des riverains du centre ont affiché leur volonté d’accueillir chaleureusement ces exilés. Selon eux, on ne doit pas fermer les yeux devant ces victimes qui connaissent une situation aussi tragique que la guerre fratricide du peuple coréen. Par ailleurs, le ministère de la Justice a promis de prendre toutes les mesures pour dissiper les inquiétudes de certains habitants quant à leur sécurité.