La compagnie japonaise d’électricité Tepco va commencer aujourd’hui à rejeter en mer les eaux contaminées de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, suite à la décision du gouvernement nippon prise mardi dernier en ce sens.
Le déversement débutera aux environs de 13h, selon plusieurs médias de l’archipel, dont l’agence de presse Kyodo News et Yomiuri Shimbun. L’opération démarre ainsi deux ans et quatre mois après que la précédente administration, celle de Yoshihide Suga, ait opté en sa faveur officiellement.
Le processus sera le suivant : la Tepco procède au passage des eaux irradiées stockées dans les réservoirs du site dans le système de filtration des substances radioactives, dit « ALPS ». Ces eaux filtrées seront par la suite diluées avec des eaux maritimes avant leur déversement dans l’océan via un tunnel sous-marin.
Ce dispositif peut retirer jusqu’à 62 nucléides hormis le tritium, ainsi que certains nucléides tels que le carbone 14 en quantité minime. Selon la compagnie japonaise, après la dilution, le taux de tritium devrait baisser à 1/40 de la norme nationale, soit moins de 1500 Bq par litre.
Avant-hier une tonne d’eaux contaminées a été diluée. Si la concentration du tritium est sous le seuil requis et si les conditions météorologiques sont favorables, le déversement aura lieu cet après-midi comme annoncé.
Le gouvernement nippon s’engage à mesurer régulièrement la quantité de nucléides dans les environs de la centrale après le rejet. Les résultats de la première vérification doivent être rendus le 27 août.
D’ici mars, 31 200 tonnes d’eaux polluées devront être libérées, soit 2,3 % des 1,34 million de tonnes cumulées depuis mars 2011. Pour cette première phase, 7 800 tonnes seront déversées durant les 17 prochains jours, soit 460 tonnes quotidiennement.
Des responsables de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) seront aujourd’hui présents sur place afin de surveiller et évaluer si les normes de sécurité sont respectées, avant de révéler en temps réel les données récoltées.
Ce projet est toujours très contesté à la fois au Japon, mais aussi dans les pays avoisinants. Les pêcheurs nippons et chinois notamment, ont, une nouvelle fois, fait part de leur opposition.
En effet, Masanobu Sakamoto, le président de la Fédération nationale des Associations coopératives de pêche de l’archipel, a réaffirmé son désaccord avec le rejet, affirmant que « le peuple et les pêcheurs japonais n’acceptent toujours pas cela ». Les habitants de la préfecture de Fukushima entameront des poursuites le 8 septembre prochain pour suspendre le déversement.
De son côté, Pékin a convoqué mardi dernier l’ambassadeur du Japon en Chine pour se révolter contre le gouvernement de Tokyo. L’empire du Milieu a alors évoqué d’éventuelles restrictions des importations des produits halieutiques venus du pays voisin.