Binance, la plus grande plateforme d'échange de cryptomonnaies au monde, a passé un accord avec les autorités américaines et a consenti à payer une amende record de 4,3 milliards de dollars pour violation de leurs lois contre le blanchiment. C'est ce qu'ont annoncé mardi le département du Trésor et celui de la Justice des Etats-Unis.
L'administration américaine lui reproche non seulement d'avoir manqué à son obligation de s'enregistrer auprès du FinCEN, le réseau de lutte contre les crimes financiers, mais aussi de ne pas prendre de mesures efficaces pour empêcher le blanchiment d'argent. La plateforme n'a ainsi pas pu empêcher des transactions impliquant des groupes terroristes comme les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, le Jihad islamique palestinien (JIP) ou encore l'Etat islamique en Irak et en Syrie (ISIS). Son inattention a également permis à des utilisateurs présents dans les zones sanctionnées, telles que l'Iran, la Corée du Nord, la Syrie ou la Crimée ukrainienne d'échanger leur argent sans difficulté.
Le Trésor américain estime à environ 700 millions de dollars le montant des transactions illégales de cryptomonnaies réalisées sur Binance. En particulier, la plateforme a permis à des individus se trouvant en Corée du Nord de réaliser 80 transferts, équivalent à 4,37 millions de dollars, violant ainsi les sanctions imposées au régime communiste.
Dans le cadre de son accord conclu avec les autorités, Binance a accepté de plaider coupable et de se retirer du marché américain. Son fondateur Changpeng Zhao a démissionné de son poste de PDG.
Cette entente est particulièrement importante puisqu’elle intervient au moment où les USA entendent réprimer fortement les plateformes de cryptomonnaies utilisées pour financer des activités liées au terrorisme et au développement des armes de destruction massive. Ils redoublent notamment d'efforts pour empêcher Pyongyang d’avoir recours aux cryptomonnaies pour financer son programme nucléaire et balistiques.