La carrière politique du gouverneur de la province de Gyeonggi, qui entoure la capitale, était, ces derniers jours, au bord du précipice. Mais Lee Jae-myung peut désormais être rassuré. La Cour suprême a cassé, cet après-midi, le verdict de la Haute cour de Suwon qui le condamnait à une amende de 3 millions de wons, près de 2 200 euros, pour diffusion de fausses informations. Elle a ainsi renvoyé le procès à la Cour d’appel.
Pour information, en cas de condamnation pour violation de la loi électorale et de celle sur le financement politique, à une peine allant au-delà d’une amende d’un million de wons, l’équivalent de 730 euros, un fonctionnaire élu perd son poste et ne peut pas se porter candidat à des élections les cinq années suivantes . Cela a son importance car Lee était l’un des favoris du Minjoo, le parti au pouvoir, pour la prochaine présidentielle de 2022.
Le Parquet l’a accusé d’avoir diffusé des données erronées sur un démêlé familial, lors d'un débat télévisé à la veille des élections locales de 2018. Interrogé sur cette affaire, il avait nié avoir tenté de faire interner, en 2012, son frère aîné, un fervent partisan de l’opposition, dans un hôpital psychiatrique en abusant de son pouvoir, alors qu’il était, à l’époque, maire de la ville de Seongnam, à Gyeonggi. Ensuite, au cours d’un autre débat, il avait reconnu avoir, au moins, entamé cette démarche sur une recommandation de leur mère, avant d’abandonner la procédure.
Le gouverneur avait été acquitté en première instance, la cour ayant jugé que ses propos n’étaient pas assez clairs et qu’ils n’auraient pas eu d’impact sur l’opinion des électeurs.
La plus haute instance juridique a donc été sur la même longueur d’onde. Elle a jugé que l’acte incriminé ne correspondait pas à la publication active de fausses informations. Selon elle, il s’agit de propos prêtant à de multiples interprétations sur un fait pour lequel Lee n’avait pas d’obligation, sur le plan juridique, de s’expliquer. La Cour suprême a estimé que ses paroles correspondaient plutôt à un refus passif d’apporter une réponse précise à une question.