Le premier verdict du procès engagé par d'anciennes femmes de réconfort contre le gouvernement japonais vient de tomber. Le tribunal du district central de Séoul a donné gain de cause aux 12 plaignantes, en ordonnant à Tokyo de verser à chacune des réparations de plus de 100 millions de wons, soit environ 74 500 euros. Une sentence rendue cinq ans après le début du procès en décembre 2015.
La cour a considéré la gestion d’un système d’esclavage sexuel comme un crime contre l’humanité organisé de manière planifiée par l’Empire nippon, ce qui constitue une violation du droit international. Et de conclure que le « principe d’immunité souveraine » prévoyant qu’un Etat ne fasse pas l’objet d'un procès dans des tribunaux étrangers n’est pas reconnu dans cette affaire.
Les juges ont par ailleurs souligné le fait que les victimes avaient souffert d’une douleur extrême tant mentale que physique en raison de leur mobilisation forcée et des exactions sexuelles qu'elles ont subies. Ils ont également estimé difficile de considérer que le droit des individus à demander une indemnisation ait expiré en vertu des accords passés entre les deux gouvernements en 1965 et en 2015. Des accords statuant sur la réparation des dommages causés par le Japon pendant son occupation de la péninsule coréenne.
Les associations défendant les causes des victimes, dont le Conseil pour la justice et la mémoire, ont salué d’une seule voix ce verdict, alors que le jugement d’un procès intenté par d’autres anciennes « wianbu » est attendu mercredi prochain.
En guise de protestation contre cette décision, le ministère japonais des Affaires étrangères a convoqué ce matin l’ambassadeur de Corée du Sud à Tokyo en la dénonçant « inconcevable aux regards du droit international et du sens commun ».