C’est hier, le 1er janvier que la Corée du Sud a officiellement entamé son mandat de membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour une durée de deux ans (2024-2025). C’est une première en dix ans. C’est aussi la troisième fois depuis 1996 qu’elle fait son entrée dans l’institution.
A quoi servent ces membres non-permanents du Conseil ? Ces derniers peuvent participer aux débats et aux votes de l’instance, comme ses cinq membres permanents, mais n’ont pas le droit de veto, qui lui est réservé uniquement à ceux-ci. Ils peuvent également assumer la présidence tournante, qui joue un rôle d’organisation générale des travaux. La Corée du Sud la prendra d’ailleurs en juin.
L’administration de Yoon Suk-yeol entend profiter de cette occasion pour évoquer sur la scène internationale le dossier nord-coréen, en particulier les bravades répétées du régime de Kim Jong-un et les violations des droits humains au nord du 38e parallèle. Des questions plus ou moins éclipsées par la guerre russo-ukrainienne et le conflit entre Israël et le Hamas. Elle souhaite également diriger le débat public vers la cybersécurité.
A noter qu’actuellement, le Japon et les Etats-Unis siègent eux aussi au Conseil. Cela permettra à Séoul d’approfondir sa coopération avec ces deux partenaires.
Selon les diplomates sud-coréens, le Conseil peine à répondre d’une seule voix aux principales préoccupations d’importance mondiale en raison des antagonismes politiques et idéologiques entre ses cinq membres permanents. Depuis 2017, aucune sanction n’a été imposée à la Corée du Nord, qui enchaîne les provocations, et ce à cause de l’opposition de ses deux principales alliées : la Chine et la Russie. Les non-permanents doivent donc jouer désormais un rôle plus important afin de les convaincre.
Pour rappel, la Corée du Sud et quatre autres nations avaient été élues membres non-permanents de l'organe principal de maintien de la paix et de la sécurité internationales en juin 2023.