La Corée du Sud a obtenu trois médailles d’or dans le tir à l’arc aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Et elle a su renouveler le même exploit aux JO de Sydney en 2000, d’Athènes en 2004 et de Londres en 2012. Elle a même fait mieux à Rio de Janeiro en 2016, où elle a raflé l’ensemble des quatre médailles d’or en jeu : à savoir dans les compétitions individuelles et par équipes, hommes et femmes.

Cette fois, elle misera sur un plus gros butin. En effet, il y a une nouveauté aux JO de Tokyo : les épreuves par équipes mixtes font leur entrée au programme olympique d’été.  Le pays du Matin clair s’est fixé l’objectif de rafler les cinq médailles d’or.

Trois archers : Kim Woo-jin, Oh Jin-hyek et Kim Je-deok. Et trois archères : Kang Chae-young, Jang Min-hee et An San.

Dans l’équipe masculine, on remarque la présence de Kim Woo-jin, le médaillé d’or en compétition par équipes à Rio, et de Oh Jin-hyek, champion en compétition individuelle à Londres.

Kim Je-deok, encore lycéen, est une étoile montante. Il a décroché la médaille d’or contre Kim Woo-jin à la Gwangju 2021 Asia Cup Leg 1 organisée en juin dernier.

Kang Chae-young a établi un record mondial avec 692 points en compétition individuelle et avec 1 388 points en compétition par équipes au Championnat du monde de tir à l’arc en 2019. C’était une belle revanche, car cinq ans auparavant, elle avait manqué le rendez-vous olympique de très peu. Elle a terminé quatrième avec un écart d’un seul point au match de sélection pour les JO de Rio. Forgée par cette épreuve douloureuse, elle a été qualifiée en tête cette fois pour faire ses débuts aux Jeux Olympiques.

En tant que capitaine de l’équipe féminine, Kang se voit confier une grande responsabilité : remporter la neuvième victoire consécutive en compétition par équipes féminines pour perpétuer la gloire depuis les JO de Séoul.

Quant à Jang Min-hee, elle est connue pour être imperturbable face au vent. Et An San est appréciée pour son mental d’acier.

La finale aura lieu en compétition par équipes mixtes dès le lendemain de l’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo, à savoir le 24 juillet. C’est pourquoi la Corée du Sud espère récolter sa première médaille d’or en tir à l’arc. L’entraîneur en chef de cette discipline, Park Chae-soon, a décidé de composer une équipe mixte avec les archers et archères qui se montreront les plus performants aux tours de qualification en compétition individuelle masculine et féminine qui se dérouleront le jour de l’ouverture des JO. Il s’agit donc de confier la mission à ceux qui seront les plus en forme le jour J. Cette stratégie a tout son sens parce que le tir à l’arc est une discipline très sensible aux conditions météorologiques et autres facteurs du terrain de jeu du jour.

Afin d’y faire face, l’équipe nationale sud-coréenne mène divers exercices dont certains peuvent paraître insolites à première vue. Par exemple, il s’agit d’organiser un match de démonstration dans un stade de baseball où le tapage sonore met à l’épreuve la concentration des archers. Et aussi le plongeon de haut vol, le saut à l’élastique, la marche à pied nocturne, entre autres. Le but est de préparer les archers à différents facteurs.
Une nouveauté est apparue au Centre d’entraînement national de Jincheon. Un « site de compétition en simulation » y a été aménagé de sorte à reconstituer exactement le terrain de tir à l’arc du parc de Yumenoshima où se tiendront les épreuves du tir à l’arc aux JO de Tokyo. Par ailleurs, le mois dernier, un entraînement spécial a été organisé sur l’île de Jaeun à Shinan dans la province de Jeolla du Sud, une région qui présente des conditions similaires à celles du site nippon situé près de la mer.

Autant d’efforts acharnés sont indispensables. Parce que la Corée du Sud est considérée comme « l’ennemie publique numéro 1 » aux JO. La discipline a fait même changer les règles afin faire désavantager l’équipe nationale sud-coréenne.

Finalement, il est primordial de cultiver un mental d’acier dont dépend la couleur des médailles récoltées. Les archers sud-coréens ont vu leurs efforts payer. Un tel savoir-faire laisse le pays miser davantage sur cette discipline.