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Les pourparlers à
six pays de Pékin
1er round
2ème round
3ème round
4ème round
(1ère phase)
4ème round
(2ème phase)
5ème round
(1ère phase)
5ème round
(2ème phase)
5ème round
(3ème phase)
6ème round
(1ère phase)
Rencontre entre
négociateurs en chef
–6ème round des
pourparlers à six
pays de Pékin
2ème phase du
6ème round
Rencontre des
négociateurs en chef
-6e round des
pourparlers à six
États dotés de l’arme
nucléaire
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Grandes lignes
Lieu et place 9-11 novembre 2005, Pékin (Chine)
Représentants  Song Min-soon, ministre adjoint des Affaires étrangères et du commerce extérieur
   Kim Kye-gwan, vice-ministre des Affaires étrangères
   Christopher Hill, assistant secrétaire d’Etat pour l’Asie de l’Est et le Pacifique
   Wu Dawei, vice-ministre des Affaires étrangères
   Kenichiro Sasae, directeur général adjoint du bureau des affaires asiatiques et océaniques
   Alexander Alexeyev, ministre adjoint des Affaires étrangères
Résultats
Les six pays adoptent une déclaration du président en six points, mais ne conviennent d’aucune date pour la 2ème phase du 5ème round.
La déclaration du président détaille la façon d’aborder l’application de la déclaration commune signée en septembre, à l’issue du 4ème round.
Texte de la déclaration du président
Les six parties réaffirment les principes et les objectifs de la déclaration commune, et se mettent d’accord sur la manière de les appliquer. Aucune date n’est fixée pour la 2ème phase de la rencontre, mais un consensus est trouvé pour l’organiser « le plus tôt possible ».

1. Les parties en présence réaffirment les principes et les objectifs de la déclaration commune :
l’application complète de la déclaration commune dans le respect du principe de « promesse pour promesse » et « action pour action » ;
une dénucléarisation vérifiable de la péninsule coréenne dans les meilleurs délais ;
la contribution à l’instauration d’un régime de paix et de stabilité sur la péninsule coréenne et en Asie du Nord-est.

2. Les parties sont aussi d’accord pour :
appliquer la déclaration commune par le biais de l’établissement de la confiance mutuelle ;
commencer et terminer le processus grâce à la coordination et au respect des délais ;
parvenir, en coopération, à des résultats respectant les intérêts en présence et selon le principe du bénéfice mutuel.

Développement

La 1ère phase du 5ème round des pourparlers s’est focalisée sur l’application de la déclaration commune. Pourtant, avant même le début des négociations, la Corée du Nord refroidit l’atmosphère générale en soulevant le problème des sanctions financières américaines. Malgré les craintes que cette 1ère phase ne débouche sur aucun progrès concret, la rencontre s’est achevée sur une déclaration du président confirmant la position de chaque partie et les opinions sur les meilleurs moyens d’appliquer la déclaration commune.
Propositions

Chine : groupes de travail
Le négociateur en chef chinois Wu Dawei déclare que la principale tâche est de définir les détails, les moyens et les procédures pour appliquer la déclaration commune. Il demande que chaque négociateur propose un plan général et avance l’idée de la mise en place de groupes de travail pour peaufiner les détails et le passage en revue des résultats.

Corée du Sud : travail préparatoire
Le ministre adjoint Song Min-soon présente un plan général pour l’application de la déclaration commune et liste un certain nombre de mesures spécifiques que chaque partie doit préparer. Pour éviter les malentendus, il n’impose aucun calendrier précis jusqu’à ce que les parties en présence soient prêtes à discuter des détails.

Corée du Nord : plan de route en cinq étapes
Le délégué en chef nord-coréen Kim Kye-gwan présente un plan de route en cinq étapes qui propose que la Corée du Nord 1) stoppe tous ses tests nucléaires 2) interdise le transfert de technologies ou de matériels nucléaires à des pays tiers 3) arrête sa production d’armes nucléaires 4) suspende puis démantele ses programmes nucléaires sujets à vérification 5) rejoigne le Traité de non-prolifération nucléaire et respecte les directives de l’AIEA.

Autres
Les Etats-Unis, le Japon et la Russie ne font pas de commentaires spéciaux sur l’application de la déclaration commune. Le négociateur en chef japonais propose cependant des négociations bilatérales pour parler de la dénucléarisation, de la normalisation des relations diplomatiques et de l’aide économique.
Questions-clés
Construire la confiance
Bien que les analystes aient pensé que le 5ème round des pourparlers à six pays de Pékin se serait concentré sur la question des réacteurs à eau légère, la question principale a été l’établissement de rapports de confiance, la demande américaine de fermeture du réacteur de Yongbyon et la demande nord-coréenne de levée des sanctions financières américaines.

Le réacteur de Yongbyon
Au cours de consultations bilatérales, des discussions approfondies ont eu lieu entre les deux Corées, la Corée du Sud et les Etats-Unis et la Corée du Nord et les Etats-Unis. Le négociateur américain Christopher Hill presse Pyongyang de fermer son réacteur de 5 mégawatts de Yongbyon, se plaignant que de la fumée continuait d’en sortir même après la signature de la déclaration commune. Il précise que, comme la fermeture de Yongbyon était une condition préalable à l’application de cette déclaration commune, Washington refusait toute forme de compensation. La Corée du Sud tente de trouver un compromis en poussant les Etats-Unis à compenser la fermeture de Yongbyon.

Sanctions américaines à l’encontre de la Corée du Nord
La Corée du Nord déclare que les sanctions américaines imposées à ses entreprises violent le principe de la déclaration commune. Elle demande des explications sur le fait que les Etats-Unis accusent « faussement » des entreprises nord-coréennes de contrefaçon, de blanchiment d’argent et d’autres activités illicites.
Sanctions financières américaines
Grandes lignes
Le 29 juin, le président américain George Bush impose le gel des avoirs de trois entreprises nord-coréennes (dont la Korea Ryongbong General et la Korea Mining Development) accusées d’avoir aidé à la prolifération d’armes de destruction massive.

- Le 29 juin, le président américain George Bush impose le gel des avoirs de trois entreprises nord-coréennes (dont la Korea Ryongbong General et la Korea Mining Development) accusées d’avoir aidé à la prolifération d’armes de destruction massive.
- Le 16 septembre, le Trésor américain déclare que la Banco Delta Asia est un « sujet d’inquiétude pour le blanchiment d’argent ». Washington interdit alors toute transaction avec cette banque de Macao qui, selon les autorités américaines, a aidé à faire circuler des devises contrefaites et à blanchir de l’argent sale.
- Le 21 octobre, Washington gèle les avoirs américains de huit nouvelles entreprises nord-coréennes, suspectées d’avoir participé à la prolifération d’armes de destruction massive.

Ces huit entreprises sont Korea Kwangsong Trading, Hesong Trading, Korea Complex Equipment Import, Korea International Chemical Joint Venture, Korea Pugang Trading, Korea Ryongwang Trading, Korea Ryonha Machinery Joint Venture et Tosong Technology Trading.

Points de désaccord
△ Ces entreprises nord-coréennes ont-elles imprimé et fait circuler des devises contrefaites ?
△ La Corée du Nord est-elle impliquée dans ces activités illégales ? Pyongyang affirme que les sanctions américaines violent la déclaration commune, et demande des explications à Washington, en même temps que l’assurance que le problème ne se reproduira pas. Les Etats-Unis déclarent que cette question n’a rien à voir avec les pourparlers à six de Pékin sur le nucléaire nord-coréen, et qu’elle relève strictement du ressort du département du Trésor.

Implications
Des deux côtés, on fait étalage de sa force avant de discuter des mesures concrètes pour mettre en œuvre la déclaration commune.
- Certains experts pensent que les sanctions américaines sont destinées à mettre la pression sur Pyongyang et à mettre en évidence l’importance de mesures propres à renforcer la confiance entre la Corée du Nord et les Etats-Unis avant la reprise des pourparlers à six.
- La Corée du Nord a le dos au mur à cause du blocage de sa principale source de revenus en devises étrangères.
Evaluation
La première phase du 5ème round de pourparlers à six de Pékin fait apparaître la nécessité de l’établissement d’un climat de confiance entre les Etats-Unis et la Corée du Nord pour arriver à l’application de la déclaration commune. Depuis le début, il est admis que ce round se déroulera en deux phases, la première étant interrompue par le sommet de l’APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) qui se déroule, cette année-là, dans la ville sud-coréenne de Busan. La première phase confirme cependant les principes et les objectifs de la déclaration commune signée à l’issue du 4ème round.

Au cours de la deuxième phase des pourparlers, peu de progrès ont été faits sur la question de l’application de la déclaration commune, les parties en présence se contentant de réaffirmer leurs positions.

La déclaration du président confirme les principes et les objectifs de la déclaration commune et souligne la nécessité de mesures propres à restaurer la confiance entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, reconnaissant implicitement que la méfiance entre les deux pays est un obstacle majeur. Elle précise en outre le besoin d’appliquer « complètement » la déclaration commune, donc d’en discuter chaque article en profondeur. La déclaration affirme aussi que chacune des parties devra recevoir des bénéfices équitables, insistant sur les termes « équilibré » et « gagnant-gagnant ».

Bien que les Etats-Unis et la Corée du Nord continuent de s’opposer, ils essayent de trouver des compromis. Pyongyang réaffirme son intention d’abandonner ses programmes nucléaires militaires. Au cours d’une rencontre bilatérale, les Etats-Unis déclarent qu’ils pourraient offrir certaines compensations, comme par exemple la création de bureaux de liaisons diplomatiques.

Aucune date précise n’est avancée pour la reprise des discussions, mais les parties en présence sont d’accord pour se revoir « le plus tôt possible ». Cette incertitude inquiète un peu, mais elle laisse aussi le temps aux gouvernements de revoir leur point de vue afin de réviser leurs positions.
Perspectives et tâches
L’instauration de la confiance entre Pyongyang et Washington est la clé de la réussite des pourparlers à six pays de Pékin. Par dessus tout, il faut que les deux pays parviennent à se mettre d’accord sur le réacteur de Yongbyon et sur les compensations initiales accordées à la Corée du Nord. Mais tout le monde se rend bien compte que le chemin qui reste à parcourir sera long et difficile.

Calendrier
Au cours de cette première phase, les six pays ont énoncé leurs propositions et listé les mesures à prendre. Il faudra ensuite les ordonner chronologiquement. Le résultat des pourparlers dépendra largement de la flexibilité dont feront preuve les Etats-Unis sur les questions des droits de l’Homme et des activités illégales de la Corée du Nord.

La Corée du Nord pourrait bloquer les pourparlers en liant le problème des discussions nucléaires à celui des sanctions financières américaines. Les Etats-Unis, de leur côté, maintiennent une position intransigeante à propos du blanchiment d’argent et de la prolifération. La conciliation des deux points de vue semble extrêmement malaisée.

Il faudra organiser des rencontres bilatérales dans l’intervalle de temps qui sépare les deux phases du 5ème round de pourparlers. Il faut surtout que la Corée du Nord et les Etats-Unis trouvent des compromis, pendant que la Corée du Sud joue un rôle d’intermédiaire entre les deux pays.