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Histoire

Choi Chi-won, savant de génie du royaume de Shilla

2011-05-19

<b>Choi Chi-won</b>, savant de génie du royaume de Shilla
Un génie qui stupéfia la Chine

Dans la plupart des cas, quand un intellectuel est en avance sur son temps, ses idées sont mal reçues par ses contemporains. Cela dit, avec le temps, ses idées s’ancrent peu à peu et finissent par ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire. C’est ce qui s’est passé avec Choi Chi-won, connu pour avoir été l’intellectuel le plus brillant du royaume de Shilla.

Né en 857, au cours de la première année de règne du roi Heonan, Choi Chi-won commença à apprendre à lire dès l’âge de 3 ans. A l’âge de 10 ans, il était déjà familier de toutes les œuvres majeures de son époque. Or son père étant un noble de classe « six » seulement, et la société de Shilla étant très hiérarchisée, le jeune Choi ne pouvait espérer accéder à un niveau plus haut que le sixième degré des dix-sept que comptait la fonction publique. C’est pourquoi son père décida de l’envoyer à douze ans étudier en Chine. Parfaitement conscient du sacrifice ainsi concédé par son père et des intentions qui le motivaient, Choi étudia avec plus d’acharnement que les autres élèves. Il se piquait même avec une épingle pour ne pas s’assoupir. Ses efforts ne furent pas vains ; il réussit le concours national chinois pour les étrangers en obtenant le meilleur résultat.

Il débuta sa carrière au gouvernement à l’âge de 18 ans. En 876, il fut nommé maire de la ville actuelle de Nankin. Il devint ensuite connu partout en Chine en écrivant « Tohwangsogyeokmun (« Lettre de réprimande à l’attention de Hwang So ») quand il se battit contre une rébellion menée en 875 par un marchand de sel appelé Hwang So (en chinois, « Huang Chao »).

Le texte en question commence ainsi : « Les sages réussissent en obéissant aux demandes de l’époque ; les idiots, eux, sont condamnés à échouer car ils vont à l’encontre de la raison ». Certains passages menacent Huang, alors que d’autres cherchent à l’apaiser. On raconte que Huang fut tellement stupéfié et ému par cette lettre qu’il tomba de son siège en la lisant. Le ton particulièrement convaincant de Choi joua un rôle clé dans la suppression de la rébellion et fit de lui l’un des plus grands écrivains de son époque.

Pendant son séjour de 17 ans en Chine, Choi gagna la réputation d’un érudit de génie. Son œuvre fut intégrée dans une anthologie des 100 plus grands écrivains chinois, ainsi que dans de nombreux manuels d’histoire. Après avoir ainsi brillé en Chine, Choi retourna au royaume de Shilla en 884 pour servir son pays.

Le rêve de Choi anéanti à Shilla

Grâce à une lettre de recommandation signée de l’empereur chinois Xizong et adressée au roi de Shilla, Heongang, Choi obtint un poste d’encadrement où lui était confiée la supervision de tous les documents écrits par la cour de Shilla à la Chine. Il perdit malheureusement ce poste à la mort du roi Heongang en 886 et passa les années suivantes dans des zones rurales.

Banni à la périphérie du pouvoir, Choi conserva toutefois son esprit réformiste. Il essaya de donner un nouveau souffle au royaume de Shilla en proposant de nombreuses réformes sociales. Effrayés à la perspective de tout changement social, les aristocrates du gouvernement central rejetèrent ses idées.

Découragé par les limites imposées par son statut social et l’impuissance de la dynastie de Shilla alors sur le déclin, Choi démissionna de la fonction publique avant même d’avoir atteint l’âge de 40 ans. Il se consacra alors à l’écriture et voyagea dans le royaume. Il disparut en 908, et on ne le revit plus.

Un idéaliste salué dans les années à suivre

La vie de Choi a été marquée par de nombreuses déceptions et beaucoup de rêves non réalisés. Toutefois, ses idées et ses œuvres reçurent plus tard, sous Goryeo, l’accueil qu’elles méritaient. En effet, la philosophie de Choi, qui défendait une société sans classes, fut alors appliquée au système gouvernemental et à l’ordre social. L’environnement philosophique et religieux de l’époque, avec la forte influence du confucianisme, du bouddhisme et du taoïsme, se prêtait particulièrement à l’adoption de telles idées.

Le nom de plume de Choi, « Go Un », qui veut dire « un nuage isolé », rend compte combien il était affecté par son exclusion sociale. Or son nom et son œuvre continuent à ce jour à inspirer les gens, mille ans après. La vie de Choi montre bien qu’être armé d’une détermination tenace et rester fidèle à ses idées finit toujours par payer.

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