* Présentation de l'écrivain :
Kim Jung-hyuk a vu le jour en 1971 à Gimcheon, dans la province de Gyeongsang du Nord. Il a fait des études littéraires à l'université Keymyung à Daegu. Il ne s'est pourtant pas lancé en littérature tout de suite après sa sortie de l'université. Il a d'abord été web designer, chroniqueur pour une revue culinaire et journaliste au sein d’un hebdomadaire consacré au cinéma. C'est en 2000 qu'il a fait ses débuts en tant qu'écrivain avec un court roman « Penguin News ». Écrivain aux multiples facettes, il poursuit différentes activités de dessinateur, journaliste, DJ, collectionneur, tout en exerçant ses talents littéraires.

Dans ses œuvres, Kim Jung-hyuk remet constamment en cause toutes les normes qui sont imposées aux individus dans une société sud-coréenne qu'il estime susceptible de s'orienter vers la rentabilité et la performance. C'est sans doute pourquoi il s'intéresse à la culture dite populaire et aux choses sans conséquence qui sont transformées en produits jetables dans notre société contemporaine. Il est également un fervent partisan de la scène musicale indépendante sud-coréenne. En 2013, il a même publié un livre regroupant ses textes sur la musique « Tout est chanson ».

Le recueil de nouvelles de Kim Jung-hyuk intitulé « La Bibliothèque des instruments de musique » reflète bien son intérêt pour la musique. Ce « véritable album musical sur papier » selon l'auteur était initialement composé de huit récits courts lorsqu'il a été publié à Séoul en 2008. Pour la traduction française, quatre de ces nouvelles sont d’abord parues en 2012 chez Decrescenzo sous le titre « La Bibliothèque des instruments de musique », puis quatre autres en 2013 sous le nom de « Bus errant » chez le même éditeur.

Dans une interview donnée à la web-revue de littérature coréenne en langue française Keulmadang, il explique la genèse de « La Bibliothèque des instruments de musique » comme suit :

« [...] depuis ma plus tendre enfance, je suis fasciné par la musique, c'est sans doute l'une des raisons essentielles qui m'a amené à écrire sur la musique dans mon second recueil. En effet, j'ai toujours été curieux de comprendre comment elle prenait forme, par exemple, comment le son du piano était produit et où il allait lorsque l'on appuie sur une touche. J'ai lu de nombreux ouvrages sur la musique, et j'en suis arrivé à la conclusion que ce serait bien de travailler sur un recueil composé de différentes histoires ayant trait à ce domaine, un peu comme un musicien compose un album. Lorsque cette idée a germé dans mon esprit, j'ai décidé de m'atteler à la création de ce recueil "musical". »

Alors, que représente la musique pour Kim Jung-hyuk ? Toujours dans le même entretien, il confie : « Elle est vitale pour moi. J'écoute de la musique quand j'écris. Son rôle est double, d'une part, telle une barrière, elle m'isole des autres, d'autre part, tel un cordon ombilical, elle est ce qui nous relie les uns aux autres. Elle est donc primordiale pour mes œuvres et pour moi. »