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Séoul et Tokyo ne trouvent pas d’issue dans leur conflit commercial

2020-06-06

Journal

ⓒYONHAP News

Séoul a l’intention de relancer un certain nombre de procédures auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à l’encontre de Tokyo. C’est ce qu’a déclaré, mardi, le ministère sud-coréen de l’Industrie, du Commerce et de l’Énergie.


A l’origine de ce conflit se trouvent les restrictions d’exportations imposées par le Japon contre la Corée du Sud en juillet 2019. Elles ciblent trois matériaux clés pour la production de semi-conducteurs et d’écrans destinés aux téléviseurs et smartphones, à savoir le polyamide fluoré, la résine photosensible pour le rayonnement ultraviolet extrême (EUV) et le gaz de gravure au fluorure d’hydrogène. Le gouvernement nippon les a classés parmi les produits nécessitant des certificats d’exportation individualisés. Le mois suivant, il a retiré son voisin de sa « liste blanche » des partenaires bénéficiant de conditions commerciales préférentielles. Il s’agissait de mesures de représailles contre le verdict de la Cour suprême sud-coréenne, qui a ordonné, à l’époque, à des entreprises japonaises d’indemniser des victimes du travail forcé durant l’occupation nippone de la péninsule. La Corée du Sud y a riposté par des mesures restrictives équivalentes. Elle a également saisi l’OMC et a décidé de ne pas renouveler son accord bilatéral de partage de renseignements militaires (GSOMIA), avant d’y accorder un moratoire en novembre dernier. Cela a permis de rétablir le dialogue entre les deux États et incité le pays du Matin clair à suspendre sa démarche auprès de l’OMC.


Depuis, Séoul a fait savoir que des mesures ont été prises pour résoudre trois problèmes invoqués par Tokyo. Il s’agit de l’interruption de la discussion bilatérale en matière de politiques, l’insuffisance du contrôle dit « catch-all » contre les armes conventionnelles, et la pénurie de personnels chargés de gérer les exportations. Mais le Japon ne revenant toujours pas sur ses restrictions, la Corée du Sud lui a donné un ultimatum jusqu’à fin mai pour faire part de sa position. Si Tokyo a répondu, le ministère sud-coréen a déclaré que la réponse ne correspondait pas à celle espérée, sans pour autant en préciser le contenu.


Il ne restait donc plus qu’une carte à jouer pour Séoul : relancer les poursuites devant l’OMC. Toutefois, son efficacité reste douteuse. Les procédures à Genève peuvent prendre jusqu’à trois ans, de la constitution du panel jusqu’au pourvoi en passant par la délibération et l’adoption du rapport. En plus, l’organisation internationale se retrouve affaiblie depuis que la nomination des juges de son Organe de règlement des différends (ORD) est bloquée par les Etats-Unis. Néanmoins, la reprise de ces procédures peut faire pression sur le gouvernement de Shinzo Abe, d’autant plus que les entreprises japonaises concernées pâtissent de cette situation. D’ailleurs, Séoul a annoncé que la porte du dialogue était toujours ouverte.

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