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La statue de la « fille de la paix » de Berlin pourra conserver sa place

2020-12-05

Journal

ⓒYONHAP News

Un meilleur sort semble réservé à la « fille de la paix », une statue érigée dans l’arrondissement de Mitte, à Berlin, en l’honneur des victimes de l’esclavage sexuel de l’armée japonaise durant la Seconde guerre mondiale, mais menacée d’un éventuel retrait.


Réuni mardi en séance plénière, le conseil de l’arrondissement de la capitale allemande a adopté une résolution sur l’installation permanente de ce monument commémoratif, avec 24 voix pour et 5 voix contre. La résolution consiste également à revenir sur l’ordre municipal de retirer la statue et à prolonger le délai de son déploiement de six semaines jusqu’à fin septembre 2021. Parmi les approbateurs, se trouvent les élus des partis participants à la coalition au pouvoir dans la municipalité de Berlin, à savoir le Parti social démocrate (SPD), les Verts (Bündnis90 / Die Grünen) et le parti de gauche Die Linke. Thilo Urchs, conseiller Die Linke, a expliqué la portée du texte. Selon lui, la violence sexuelle en temps de guerre et de conflits armés n’est pas un épisode occasionnel mais un problème structurel qu’il faut stopper fondamentalement, et cette cause est bien symbolisée par la « fille de la paix ». L’élu a souhaité que la statue garde sa place digne dans l’arrondissement et donne l’occasion d’ouvrir des discussions sur ce sujet qui reste tabou dans le pays.


Pour rappel, la « fille de la paix » a été érigée pour la première fois en décembre 2011 devant l’ambassade du Japon à Séoul. Depuis, la statue a été démultipliée partout dans le sud de la péninsule, et même dans plusieurs villes à l’étranger. A Berlin, la Korea Verband, une association civile locale, a pris l’initiative de l’installer dans une rue de l’arrondissement de Mitte. Ce dernier lui a donné l’autorisation, en juillet 2019, en estimant que le monument est lié aux droits des femmes victimes de toutes les guerres internationales. Or, un revirement a eu lieu suite à une vive protestation du gouvernement japonais auprès du gouvernement fédéral allemand et de la municipalité de Berlin. Ainsi, la mairie de Mitte a ordonné, le 7 octobre dernier, le retrait de la statue. Ce qui a provoqué un tollé général de la société civile. La Korea Verband a déposé un recours en référé devant le tribunal administratif de Berlin afin de demander la suspension de l’ordre municipal. L’arrondissement de Mitte a alors décidé d’attendre la décision de la Justice. Et son conseil l’a enjoint de retirer l’ordre en question.


Cette affaire montre bien l’exemplarité de l’Allemagne qui sait faire face à son passé, contrairement au Japon, alors que les deux nations étaient responsables de la Seconde guerre mondiale. Finalement, Tokyo a vu sa stratégie se retourner contre lui en poussant le conseil de Mitte à adopter une résolution en faveur de la pérennisation de l’installation de la « fille de la paix ». Une leçon à tirer pour l’Archipel, qui ferait mieux de considérer la statue comme un symbole universel des droits de l’Homme plutôt que comme une insulte ou une opprobre à son encontre.

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