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Culture

La poésie (4) – Cho Jung-kwon (1)

2017-03-21

La poésie (4) – Cho Jung-kwon (1)
« Une tombe au sommet », recueil de poèmes de Cho Jung-kwon traduit du coréen par Han Daekyun et Gilles Cyr, paru aux éditions Circé en 2000.

* Présentation du poète :
Cho Jung-kwon est né à Séoul en 1949. Diplômé d'éducation anglaise à l'université Chungang, il fait ses débuts littéraires en 1970 en faisant paraître plusieurs poèmes dans la revue Poésie contemporain sous le patronage du célèbre poète Pak Mog-weol.
La poésie coréenne connaît un grand changement dès les années 1990. Le traducteur Han Daekyun explique : « Dans les années 1990, la poésie coréenne, tout en retrouvant ce qui depuis toujours fait son centre d'intérêt principal, c'est-à-dire l'éloge de la nature et de la vie, tend également à prendre l'individu comme objet. Cependant, ces années 1990 ont une charge historique nouvelle. Le problème dominant est celui du rapport Orient-Occident. Comme tous les intellectuels, les poètes reprennent la question du rationalisme, compris comme théorie ayant permis le développement de l'Occident, et réévaluent ses méthodes et ses résultats. Sans pour autant incliner vers le mysticisme, ils reviennent à des points de vues plus spécifiquement orientaux et coréens. »
Cho est justement l'un des poètes qui représentent ce renouveau. Han Daekyun ajoute : « Son œuvre critique de la manière la plus efficace le drame de l'époque moderne, c'est-à-dire "la matérialisation de la vie", qui vient selon lui de la culture occidentale et de son rationalisme. »

* Poèmes

Cime de la montagne

Cime de la montagne, écoute
Les salves que nous tirons
pour un défunt.
Le fils de la vaste plaine gît,
là-bas, à l'horizon de la lande.

Sa bouche se ferme obstinément,
dans la douleur son visage se crispe,
mais le tatouage qu'a fait le feu
ne perd pas encore sa chaleur.

Les mains fortes qui rassemblaient, aux coups de gong du soleil,
des oiseaux aux plumes rigides, se joignent
sur la poitrine comme pour une prière.
Puis les deux poignets tiennent une grille de l'intérieur,
et les deux jambes bien droites
paraissent encore supporter la tempête.

C'était le fils de la tempête, la mère de la terre immense
l'avait mis au monde et élevé dans le vent chargé de poussières,
c'était le fils de l'été, il avait redressé en pleine tempête
les gerbes de riz courbées et couchées sur la terre.
C'était le fils de la terre immense,
il pouvait se reposer en pleine tempête.

Connaissez-vous (extrait)

Connaissez-vous,
troubadours
qui n'êtes pas encore nés,
la détresse et la lamentation
mêlées à votre broderie
avec du soleil et de la lune
que j'avais arrachés au vide.
Le rugissement du monde qui bat et du cœur
que j'ai mêlé à votre broderie,
avec les fleurs des roses que j'avais tant de fois cueillies dans le vide.
Le bouclier, la lance et la flèche des âmes que j'ai brodés
avec la ronce et les broussailles.
La mélodie des chansons que j'ai gravée sur le vide
où j'avais puisé un courant de vent.

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