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Culture

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (5)

2017-10-17

La poésie (11) – La poésie coréenne médiévale et classique (5)
« Le Saule aux dix mille rameaux », anthologie de la poésie coréenne médiévale et classique – poèmes traduits, présentés et annotés par Ok-sung Ann-Baron, en collaboration avec Jean-François Baron – parue aux éditions UNESCO en 2005.

* Présentation :
Les genres poétiques écrits en chinois suivant les règles de la versification chinoise, « hansi » et « seonsi » ont été créés pour être lus ou récités à la différence des poèmes d’origine autochtone tels que « hyangga », « sogak gasa » ou « sijo » qui ont été composés pour être chantés.
Selon les traducteurs de l’anthologie « Le Saule aux dix mille rameaux », « les hansi s’inspirent souvent de l’esprit du confucianisme car les auteurs sont éduqués et formés par les classiques chinois, les canons confucéens, tandis que les poèmes en chinois appartenant à l’autre groupe, les seonsi, composés par les moines poètes, sont inspirés de l’esprit bouddhique – les moines étudiant de leur côté les canons bouddhiques en chinois. Ces poèmes commencent à partir du XIIIe siècle à rivaliser avec ceux des fonctionnaires lettrés. »

* Poème 1

Un jour d’été, deux poèmes à l’improviste

Store de bambou, tout au fond tourne l’ombre d’un arbre,
L’ermite en pleine sieste ronfle comme le tonnerre.
Au couchant dans la cour, personne ne vient,
Seuls les battants au vent d’eux-mêmes s’ouvrent et se ferment.

Une veste légère, sur une petite natte, allongé à la fenêtre du vent,
Rêve brisé, chant du loriot, deux ou trois flûtes.
Fleurs cachées par l’épais feuillage, ouvertes après le printemps,
Soleil s’échappant des nuages légers, brillant sous la pluie.

* Présentation du poète
L’auteur de ce poème, Yi Kyu-bo est écrivain et critique littéraire. Son nom de plume « Baekunsanin » signifie « homme de la montagne aux nuages blancs ». Né en plein milieu de la dynastie Goryeo, il vécut à une époque particulièrement tourmentée : le pays était dirigé par un régime militaire et était la cible d’invasions mongoles. En 1207, il fut nommé par Choi Chung-heon, le dictateur militaire qui dirigeait le pays, à un poste important qui lui assura par la suite une ascension sociale fulgurante. Certains le critiquent pour avoir servi le régime militaire, d’autres reconnaissent que sa collaboration au régime militaire se situe à une époque où la nation avait vraiment besoin d’un gouvernement fort. Il quitta son poste à l’âge de 69 ans pour passer le restant de sa vie à écrire des poèmes, à boire de l’alcool et à jouer de la cithare traditionnelle geomungo. Après sa mort, ses poèmes et essais furent rassemblés sous le nom de « Recueil du chancelier Yi du pays de l’Est ».

* Poème 2

Face au reflet

Au bord de l’étang, assis, seul,
Au fond de l’étang, par hasard, rencontre d’un moine,
Souriant en silence on se regarde :
Je le connais – paroles sans réponse...

* Présentation du poète
L’auteur du poème « Face au reflet » est Hyesim, moine bouddhiste de l’époque de Goryeo. Admis au concours des fonctionnaires d’Etat, il entra dans les ordres à la mort de sa mère. Il devint disciple de Jinul, le fondateur de l’école de la méditation, dite Jogye, dont il appliqua les principes à la littérature.
Les traducteurs de l’anthologie « Le Saule aux dix mille rameaux » expliquent : « Il préconise la pratique du ‘gradualisme’ pour atteindre l’éveil ‘subit’, dono jeomsu en coréen. Que l’esprit soit indépendant de la lettre ne signifie pas pour lui qu’il faille s’enfermer dans le mutisme. Hyesim est le premier maître authentique de la poésie du bouddhisme de la méditation, le seonsi ; l’esprit de cette école transparaît dans ses poèmes : critiques voilées à l’égard du modeste ou de l’ordinaire. »

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