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Culture

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (4)

2017-12-19

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (4)
« Les romans meurtriers », roman policier de Kim Tak-hwan traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, paru aux éditions Philippe Picquier en 2010.

* Présentation
Notre narrateur Yi Myeong-bang réussit à arriver sur les lieux de l’exécution à temps. Le dongjisa Choi Nam-seo – fonctionnaire de deuxième rang à la Haute Cour – lit à voix haute les conclusions de l’enquête. Quand il énumère tous les meurtres qui ont terrorisé la capitale pendant deux ans, l’agitation de la foule grandit.

* Extrait (pages 31 à 32)
D’un seul geste, les officiers soulevèrent le condamné. A ce moment précis, j’imaginai – quelle étrange idée, d’ailleurs ! – un papillon. Un papillon blanc voletant librement parmi les fleurs multicolores et qui finissait par s’endormir au milieu des pétales, à l’abri de la tempête. Comment pouvait-il être si blanc ? me demandai-je. [...] On dit que voir un papillon blanc se jeter dans le feu annonce la mort d’un proche. Le papillon à la blancheur de neige – comme en deuil – voltigeait de-ci de-là.
On enroula de grosses cordes autour des poignets, des chevilles et du cou du condamné. Le bœuf auquel était rattaché le cou lança des coups de sabots de ses pattes arrière en soufflant bruyamment par les naseaux. Les officiers tirèrent sur son licou pour l’immobiliser. Il fallait que les bœufs avancent en même temps, sinon il serait difficile d’arracher les quatre membres. Cheong Un-mong allongé sur le sol fixait le ciel. Des gouttes d’eau lui tombaient sur le visage, la poitrine, le ventre. La violence de la pluie l’empêchait d’ouvrir entièrement les yeux. Je me penchai vers lui. Son souffle effleura ma joue.
— Voulez-vous laisser d’ultimes paroles ?
Il me regarda entre ses paupières presque closes. J’approchai mon oreille de ses lèvres.
[...]
Ses lèvres crevassées frémirent. Sans répondre, il tourna lentement la tête vers la gauche et chercha quelqu’un du regard.
— Mon fils !
Je ne rêvais pas ! Noyée dans le tumulte, une petite voix frêle et enrouée l’appelait. Malgré le bruit de la pluie, elle avait réussi à se faire entendre. La voix venait de là-bas, sous le ginkgo où se tenaient la vieille femme, le jeune homme et la jeune fille. La vieillarde, agenouillée, levait les bras au ciel.
— Mère !...
Cheong Un-mong avait prononcé son dernier mot.

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