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Culture

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (7)

2018-01-09

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (7)
« Les romans meurtriers », roman policier de Kim Tak-hwan traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, paru aux éditions Philippe Picquier en 2010.

* Présentation
Malgré l’explication de Yi Myeong-bang, les amis de Cheong Un-mong plaident l’innocence de l’écrivain. Notre narrateur continue son récit.

* Extrait (pages 62 à 63)
Je regardai tour à tour Dam-heon, Yeonam et Hyeong-am, puis déclarai d’une voix ferme :
— Il n’a pu fournir aucun alibi pour les jours des meurtres. Comment vouliez-vous que je le relâche ? C’était impossible. D’autant plus que, chose étrange, aucun meurtre ne fut commis pendant les quinze jours qui suivirent son arrestation. De plus, nous avions reçu un ordre du roi nous enjoignant d’arrêter le coupable le plus rapidement possible afin de rétablir l’ordre public. Les hauts fonctionnaires de l’Euikeumbu décidèrent donc à l’unanimité de le soumettre à la question. [...]
— A-t-il fini par avouer sous la contrainte ? voulut savoir Chojeong.
— Non, il résista longtemps. Il s’évanouit plusieurs fois, mais ne capitula pas. Les bourreaux furent obligés d’interrompre l’interrogatoire pendant trois jours. Ils craignaient de l’achever. On le mit à l’isolement dans une cellule. Je passai trois nuits dans la prison. Je n’étais pas tenu de surveiller le prisonnier pendant la nuit, mais je ne pouvais dormir tranquille tant que je n’avais pas résolu cette affaire. La troisième nuit, il me demanda de lui rendre un service.
— Quel service ? demanda Yeong-jae avec impatience en s’approchant de moi.
— Il voulait voir les livres qui avaient été trouvés sur les lieux des crimes. Normalement, il faut une autorisation officielle du président de la Haute Cour pour montrer une pièce à conviction à un prévenu. Si j’étais surpris à enfreindre le règlement, je risquais gros. Mais ce soir-là, je ne pus me dérober à son regard, si profond et lointain. Je me dis que si j’accédais à sa requête, je pourrais peut-être obtenir de lui des informations nouvelles. Il ne m’était pas difficile de lui apporter ces livres, puisque c’était moi qui les avais rangés. Je sortis donc cinq livres en cachette, dissimulés sous mon manteau, et les lui montrai discrètement. Après avoir contemplé longuement chacun des romans, il avoua enfin avoir assassiné les neuf personnes.
— Il a reconnu les faits ? s’énerva Yeong-jae en approchant son visage si près que je sentis le souffle de ses narines.
Mais je ne reculai pas d’un pouce.
— Exact. Il s’est prosterné jusqu’à terre et a confessé chacun des crimes. Il m’a expliqué en détail comment il s’était introduit chez ses victimes et les avait étranglées. Je comprends tout à fait que vous regrettiez la perte d’un ami si talentueux. Avant ses aveux, je l’admirais, moi aussi, comme le meilleur romancier de Joseon. Mais je ne doutais plus désormais d’avoir affaire à un monstre. [...]

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