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Culture

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (12)

2018-02-13

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (12)
« Les romans meurtriers », roman policier de Kim Tak-hwan traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, paru aux éditions Philippe Picquier en 2010.

* Présentation
Notre narrateur finit par céder à l’insistance des lettrés de Baektap et les laisse l’accompagner jusqu’à la maison d’Eunhyang. Il pense que, de toute façon, ils n’ont aucune chance d’accéder au lieu du crime, mais à cause de son supérieur Pak Heon qui est un ami proche de Yanoi, les choses ne se déroulent pas comme prévu.

* Extrait 1 (pages 97 à 98)
J’aurais voulu que Pak Heon refusât catégoriquement. Selon la loi, ils n’avaient rien à faire là.
— Tu ne changeras jamais, dit Pak Heon. Les guerriers comme moi se préoccupent surtout de chasser et de boire, mais toi, d’après ce que j’ai entendu dire, tu fréquentes toutes sortes de lettrés, aussi bien les fils de grandes familles que les bâtards ou les bourgeois. Si tes frères et toi voulez nous donner un coup de main, cela pourrait faire grandement avancer notre enquête, et j’en serais ravi.
Puis il ajouta en baissant la voix :
— Il paraît que le roi t’apprécie particulièrement.
— Cesse de dire des sottises !
Avec un claquement de langue, Yanoi lui lança un regard d’avertissement.
— Bon, d’accord, répondit Pak Heon en agitant la main. Je garderai ça pour moi. Je dois me rendre à la Haute Cour. Le président veut me voir de toute urgence.
Puis se tournant vers moi :
— Yi, je te charge d’inspecter les lieux. Fouille le moindre recoin. Tu trouveras sûrement des indices. Dès que tu découvres quoi que ce soit, tu me préviens immédiatement.
— A vos ordres.
C’est ainsi que, de but en blanc, je me retrouvai responsable de l’enquête.

* Extrait 2 (pages 99 à 100)
Après le départ de Pak Heon, j’inspectai les alentours de la maison puis pénétrai dans la chambre d’Eunhyang. Au premier coup d’œil, j’aperçus la table de lecture ornée d’émaux en forme d’oiseaux et de fleurs et le bougeoir en fleur de lotus. A gauche, au-dessus d’une commode était accroché le portrait d’une belle femme. Sur le sol était étalé un matelas avec sa couverture et ses oreilles de soie. Sur la table se trouvait un canard en tissu brodé de fils d’or et un livre de Cheong Un-mong intitulé Chronique de l’année du Rat : l’invasion des Qing.
Le cadavre était étendu légèrement sur le côté, la tête tournée vers la bibliothèque. Les pupilles, encore pleines de terreur, semblaient me fixer d’un air de reproche. Sur le cou, je remarquai deux hématomes sombres qui s’étendaient jusqu’à la nuque – la marque des mains qui avaient étranglé la malheureuse. Les neufs victimes du meurtrier avaient toutes été tuées de la même façon.
— Ma pauvre Eunhyang, c’était donc toi ! s’écria Yanoi d’une voix plaintive en se laissant tomber à terre. Chaque fois que ma flèche atteignait sa cible, elle chantait de joie. Nous nous étions promis plusieurs fois d’aller au mont Inwang dès l’arrivée du printemps. Nous aurions fait du cheval, elle aurait chanté...
Yanoi ferma les yeux et leva la tête vers le ciel. Il essayait probablement de revivre mentalement les jours heureux qu’il avait passés avec elle. Puis il ouvrit les paupières et murmura :
— Je l’avais bien dit que ce n’était pas Cheong Un-mong. Il n’était pas homme à commettre pareils crimes. Absolument pas.
— Il est encore trop tôt pour se montrer aussi affirmatif, dis-je. Il se peut que quelqu’un l’ait imité.

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