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Culture

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (13)

2018-02-20

Les romans policiers (1) – Kim Tak-hwan (13)
« Les romans meurtriers », roman policier de Kim Tak-hwan traduit par Lim Yeong-hee et Françoise Nagel, paru aux éditions Philippe Picquier en 2010.

* Présentation
Après avoir interrogé Woljin, la mère d’Eunhyang, qui a découvert le cadavre, Yi Myeong-bang apprend que la courtisane a été assassinée entre le lever et le coucher du soleil, le lendemain de l’exécution de Cheong Un-mong.

* Extrait (pages 102 à 104)
— Même si son intention n’était que d’imiter Cheong Un-mong, il s’agit tout de même d’un criminel, il faut le capturer, dit Kim Jin en entrant à son tour dans la chambre.
Il avait dû s’absenter un moment pendant que nous interrogions la mère d’Eunhyang.
— Où étais-tu passé ? demanda Yanoi.
— J’ai fait un tour dans l’arrière-cour, répondit-il brièvement.
— Et si c’était un cambriolage ? hasarda Yanoi en nous interrogeant du regard. L’homme a pu entrer discrètement par la fenêtre, étrangler Eunhyang puis s’enfuir en apportant l’argent et les bijoux.
Après avoir examiné la fenêtre, Kim Jin se dirigea vers la bibliothèque et promena ses doigts sur les livres.
— Il n’est pas entré en cachette, affirmai-je avec assurance sans le quitter des yeux. Il n’y a aucune trace de pas sous la fenêtre. Notre homme est passé par la porte et c’est Eunhyang qui lui a ouvert.
— Tu crois ? dit Yanoi en se grattant la tête. Tu as inspecté l’arrière-cour, toi aussi ?
Kim Jin approcha son nez de la bouche du cadavre et renifla. Puis il essaya d’ouvrir la porte en tirant d’un seul doigt sur l’anneau, feuilleta le roman posé sur la table de lecture et en lut quelques pages en hochant la tête.
— Admettons qu’Eunhyang ait reçu le tueur dans sa chambre, risqua de nouveau Yanoi. Avant ça, elle devait être en train de lire. Voyez tous ces livres coréens dans sa bibliothèque. Vous vous rappelez, je vous ai dit qu’elle adorait les poèmes et les romans, en particulier ceux de Cheong Un-mong. Visiblement, elle avait déjà lu plus de la moitié du livre.
— Je suis de votre avis, approuvai-je.
Mais Kim Jin rejeta catégoriquement cette hypothèse.
— Non, pas du tout. Elle n’était pas arrivée si loin dans sa lecture. Elle n’a lu qu’environ cinq pages.
Je fixai Kim Jin d’un regard sceptique. Comment pouvait-il savoir combien de pages la courtisane défunte avait lues ? Yanoi pensait sans doute la même chose que moi, mais au lieu d’interroger Kim Jin, il murmura d’un air sombre, le regard fixé sur la morte :
— Comme elle a dû souffrir et avoir peur !...
Kim Jin avait également son mot à dire là-dessus :
— Sa conscience était déjà devenue floue. Je crois qu’elle n’a ressenti ni effroi ni douleur.
— Qu’est-ce que vous nous chantez là ? m’emportai-je, incapable de supporter plus longtemps son insolence. C’est totalement absurde ! Regardez ses yeux. Vous ne voyez pas qu’ils sont emplis de terreur et de souffrance ? Il ne fait aucun doute qu’elle a été étranglée alors qu’elle était pleinement consciente.

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