Le 1er mars dernier, le hall de la prison de Seodaemun était occupé par une foule venue célébrer le 95e anniversaire du mouvement d’indépendance qui avait alors soulevé l’entière nation. La prison de Seodaemun est le lieu où les partisans pour la liberté et pour l’indépendance de la Corée du joug colonial japonais, furent emprisonnés et torturés. Se tenant exactement là où le pénitencier se trouvait, les Coréens agitent fièrement de petits drapeaux et parcourent les 400 mètres qui séparent l’entrée du musée de Dongnipmun, la porte de l’Indépendance.



« Je suis venue pour défendre notre indépendance. C’est tellement touchant et impressionnant. Cet événement me fait penser à la combattante pour l’indépendance Yu Gwan-sun. »



Le 1er mars 1919, le jour où la Corée a proclamé au monde son indépendance, des dizaines de milliers de braves coréens répandus partout dans le pays ont affronté la brutalité de l’oppresseur japonais et ont crié haut et fort leur volonté de retrouver leur liberté. Rien n’aurait pu les arrêter malgré les humiliations subies, et les dangers des fusils ou autres épées de l’armée japonaise. C’est ainsi qu’en ce mois de mars, les Coréens célèbrent cette force et cet esprit de résistance dans le lieu même où l’âme de ces combattants pour la liberté est toujours bien vivante.



Le hall de l’histoire du pénitencier de Seodaemun se situe dans le parc de l’indépendance, à l’ouest de la capitale. Durant l’occupation japonaise, 40 000 indépendantistes coréens y furent emprisonnés et 900 y perdirent la vie. L’endroit est rempli de l’esprit de ces martyrs pour la liberté qui ont donné jusqu’à leur vie pour l’indépendance de leur pays. La prison fut construite en 1908, durant les années de déclin de l’empire coréen, pour emprisonner tous les Coréens qui se battaient pour restaurer leur souveraineté.



« Le pénitencier de Seodaemun fut tout d’abord construit en 1908 et a subi plusieurs travaux d’agrandissement jusqu’en 1923. Au moment de son ouverture en 1908, elle avait 500 prisonniers dans ses murs, mais en 1923, ils étaient 3 000. En 1936, un bâtiment séparé fut construit à proximité pour les prisonniers en attente d’être jugés. Il y avait 60 bâtiments sur plus d’1 km2. Il ne reste plus aujourd’hui qu’un quart de la superficie de l’époque. »