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Lors des fêtes traditionnelles, ceux qui ont quitté la Corée du Nord pendant la guerre fratricide doivent éprouver le mal du pays et une tristesse inconsolable. Environ 130 000 sud-Coréens se sont porté candidats entre 1988 et 2018 pour les réunions de familles séparées. La plupart des survivants, dont le nombre est estimé à quelque 50 000, ont plus de 80 ans. Beaucoup d’entre eux souhaitent savoir si leurs proches parents sont en vie et rêvent de visiter leur maison d’enfance et de se rappeler les moments heureux qu’ils ont passés dans leur pays natal. Nous espérons que l’amélioration des relations intercoréennes leur permettra de retrouver bientôt leurs familles. 


Hier, les habitants du pays du Matin clair ont fêté le Nouvel an lunaire, Seollal. A l’occasion de cette fête importante, nous vous proposons de découvrir les mélodies traditionnelles nord-coréennes. La première est « Yeonpyeongdo Nanbongga » ou « Nanbongga de l’île de Yeonpyeong ». L’île sud-coréenne de Yeonpyeong est située près de la frontière maritime intercoréenne en mer Jaune. C’est la raison pour laquelle la fameuse chanson est catégorisée comme « seodo minyo », qui désigne les chansons populaires de la région du nord-ouest de la péninsule coréenne, comme les provinces de Pyongan et de Hwanghae en Corée du Nord. Si l’île de Yeonpyeong est aujourd’hui réputée pour la pêche au crabe bleu, il y a environ un siècle, elle était surtout connue pour la pêche à l’ombrine. Des bancs d’ombrine remontaient de la mer du Sud vers la mer Jaune pour se reproduire au début de l’été. Les poissons ainsi arrivés près de l’île de Yeonpyeong durant la période du frai étaient considérés comme les meilleurs. 


La deuxième mélodie de cette édition d’Aux sources de la musique coréenne est « Ryonggang Ginari ». Il s’agit d’une variante de la fameuse chanson folklorique « Arirang » qui était largement chantée dans la région de Yonggang dans la province de Pyongan du Sud, au nord de 38e parallèle qui sépare les deux Corées. Yonggang, situé sur la côte ouest, au sud-ouest de Pyongyang, est réputé pour ses mélodies folkloriques. Des maîtres de chant renommés de « seodo minyo » tels que Kim Jong-jo et Choi Sun-gyeong y exerçaient leurs activités artistiques. « Ryonggang Ginari » que nous connaissons aujourd’hui est une combinaison de la version longue d’« Arirang » et d’une autre mélodie populaire. La première partie est lente tandis que la seconde est chantée sur un rythme plus rapide et joyeux. Aujourd’hui, nous vous invitons à écouter une version interprétée au jangsaenap. Le jangsaenap est une variante plus longue du taepyeongso, l’instrument à vent principal du groupe traditionnel composé d’instrumentistes à vent et de percussionnistes. C’est l’un des fruits des efforts menés par les artistes nord-coréens qui essayaient de renouveler des instruments conventionnels dès les années 1960. 


La dernière mélodie d’aujourd’hui est « Nanbongga », une version différente de « Yeonpyeongdo Nanbongga » que nous avons entendue plus tôt dans cette édition d’Aux sources de la musique coréenne. Ce « seodo minyo » se décline en effet en deux types. On peut distinguer, d’une part, « Gin Nanbongga », « Jajin Nanbongga » et « Saseol Nanbongga » selon le rythme et les paroles. D’autre part, il existe entre autres « Sariwon Nanbongga », « Gaeseong Nanbongga », et « Sukcheon Nanbongga » selon les régions. Ces mélodies sont également appelées « Chant de l’amour » puisque les refrains contiennent toujours « Oh, mon amour ». La version que nous allons écouter est interprétée par Akdan Gwangchil. Cet ensemble de musique traditionnelle qui a été fondé en 2015 à l’occasion du 70e anniversaire de la libération de la Corée attire l’attention du public avec ses interprétations et performances uniques des chansons populaires de la région du nord-ouest de la péninsule coréenne.


[Liste des mélodies de cette semaine]

1. « Yeonpyeongdo Nanbongga » ou « Nanbongga de l’île de Yeonpyeong » interprété par le groupe vocal féminin Arisu 

2. « Ryonggang Ginari » interprété par Choi Yeong-deok au jangsaenap

3. « Nanbonga » interprété par Akdan Gwangchil

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