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Culture

Le yeoseong gukgeuk et Hwang Byung-ki

#Aux sources de la musique coréenne l 2019-04-17

Aux sources de la musique coréenne


Le « changgeuk » est une variante du pansori qui peut se définir comme une forme de théâtre musical. Il est né au début des années 1900, mais très peu d’occasions de monter sur scène se présentaient aux artistes dans les années qui ont suivi, et les chanteurs se contentaient de chanter simplement leur partie respective sans vraiment interpréter chacun leur rôle. Au fil du temps, le changgeuk est devenu un genre à part entière des arts de la scène. 


Après la libération du joug colonial japonais en 1945, le « yeoseong gukgeuk », théâtre joué exclusivement par des femmes, associant musique et danse, a été créé. Les artistes féminines qui avaient éprouvé de la difficulté à obtenir de bons rôles dans des spectacles de changgeuk ont uni leurs forces pour fonder l’Association des artistes féminines de musique traditionnelle. Les chanteuses ont ensuite monté le premier spectacle du yeoseong gukgeuk, intitulé « Fleur en prison », qui n’a pourtant pas connu un grand succès. En revanche, le deuxième projet lancé l’année suivante, « Le Soleil et la Lune », a été une belle réussite, déclenchant l’âge d’or du yeoseong gukgeuk qui durerait jusqu’au début des années 1960. 


Les artistes du yeoseong gukgeuk ont mis en scène non seulement des adaptations des pièces de pansori traditionnel mais aussi de nouvelles créations inspirées des contes folkloriques. Des chansons ou des mélodies instrumentales ont dû être nouvellement composées pour l’occasion, entraînant ainsi la modification et l’amélioration des instruments conventionnels. Ce fameux genre a donc grandement contribué au développement de la musique traditionnelle coréenne. Cependant, son déclin a commencé avec l’essor du cinéma et la popularisation de la télévision. De nos jours, peu de gens se souviennent de l’opéra traditionnel féminin. 


Tout comme les artistes du yeoseong gukgeuk, le virtuose de gayageum Hwang Byung-ki n’a cessé d’explorer de nouveaux univers musicaux tout au long de sa carrière. Il a ouvert la voie à une nouvelle vague de musique traditionnelle avec ses compositions. C’est en 1951 que Hwang Byung-ki, alors collégien, s’est initié au gayageum au Centre national de la musique traditionnelle coréenne. Environ dix ans plus tard, en 1963, il a présenté sa première création musicale intitulée « La forêt » lors d’un concert du Centre national de la musique traditionnelle coréenne commémorant Ureuk, le père du gayageum. 


Alors que les compositions contemporaines créatives de musique traditionnelle gagnaient de plus en plus en popularité, le gouvernement municipal de Séoul a fondé en 1965 le tout premier orchestre sud-coréen de gugak, la musique traditionnelle. Au début, les artistes éprouvaient de la difficulté à jouer sous la direction d’un chef ou à s’adapter à la disposition des instruments. Grâce aux efforts des chefs tels que Ji Yeong-hee et Kim Hee-jo, ils ont pu découvrir un nouveau monde artistique et élargir leur univers musical. Au fil du temps, plusieurs orchestres de gugak nationaux et municipaux ont été créés afin de rendre la musique traditionnelle plus proche, plus abordable pour un public plus large. 


[Liste des mélodies de cette semaine]

1. Un extrait de la pièce du yeoseong gukgeuk « Princesse Seonhwa » interprété au chant par Cho Yeong-suk et Han Hye-seon

2. Les deuxième, troisième et quatrième mouvements de « La forêt » interprétés au gayageum par Hwang Byung-ki

3. « Manjeonchun », une adaptation pour orchestre d’une mélodie de l’époque de Joseon interprétée au chant par Kwon Song-hee en compagnie de l’Orchestre de Séoul de la musique traditionnelle coréenne

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