En mars 1992, Seo Taeji and Boys, un trio de musiciens et danseurs dirigé par un jeune artiste au visage poupin, Seo Taeji, fait un début tonitruant avec une chanson devenue culte et intitulée « Moi, je le sais ». La jeunesse sud-coréenne répondit avec enthousiasme, et Seo Taiji devint instantanément l’idole de toute une génération.

Leur premier album s’est vendu à 1,8 million d’exemplaires, un record pour un début. Seo Taiji and Boys ont donné naissance à une nouvelle culture musicale sud-coréenne et ont su incarner les rêves et les désir de toute une nouvelle génération, assure Kim Chang-nam, professeur du département de communication à l’université Sungkonghoe : « cette nouvelle génération était complètement différente de la précédente à bien des égards. C’était la génération de la vidéo. Ils ont grandi avec la mondialisation et les débuts du numérique. C’était aussi les débuts de la démocratie en Corée du Sud. Au contraire de leurs aînés, ils n’avaient aucun problème à s’exprimer et à dépenser de l’argent dans le secteur culturel. Cette expression enthousiaste de leurs désirs a donné naissance à une nouvelle vague qui a changé radicalement l’orientation de la culture pop sud-coréenne. »

Leur influence se fit aussi sentir dans le domaine de la mode : nombre d’adolescents sud-coréens adoptèrent leurs t-shirt fluo, leurs pantalons trop larges, et leurs casquettes de baseball portées à l’envers… « Je portais ma casquette comme Seo Taiji. A l’époque, porter une casquette avec l’étiquette toujours accrochée dessus, c’était tendance ! Et tous les jeunes le faisaient », se souvient un fan.

Et puis, le 31 janvier 1996, après quatre albums à succès et en pleine gloire, le groupe annonce soudainement sa dissolution… annonce qui a jeté des milliers de fans dans le désespoir. Seo Taiji a donc connu une carrière en forme d’étoile filante… une météore qui n’a duré que quatre ans, mais dont l’influence colossale sur la création musicale coréenne continue de se faire sentir aujourd’hui.