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A la loupe

Les relations entre Séoul et Tokyo continuent de se détériorer

2019-03-30

Journal

ⓒYONHAP News

Les relations entre la Corée du Sud et le Japon ne cessent de s'envenimer. Tokyo a approuvé, mardi, de nouveaux manuels scolaires dans lesquels il revendique sa souveraineté sur Dokdo. Parmi les douze nouveaux livres qui seront distribués dans les écoles primaires dès l'année prochaine, dix indiquent que les îlots appartiennent au Japon. Notamment, dans six manuels destinés aux élèves de cinquième et sixième années du primaire, on peut lire que « les Dokdo sont le territoire propre du Japon » mais qu'ils sont « illégalement occupés par la Corée du Sud » et que Tokyo continue de protester contre le gouvernement sud-coréen. Quatre manuels qui seront utilisés par les élèves de troisième et quatrième années décrivent également les Dokdo comme faisant partie du territoire japonais. En outre, certaines cartes géographiques qui accompagnent les ouvrages présentent également les îlots sud-coréens comme appartenant au Japon. Ces livres scolaires ont été élaborés conformément aux instructions données par le gouvernement nippon en 2017.


Peu après l'annonce de l'adoption des nouveaux manuels par Tokyo, Séoul a convoqué l'ambassadeur du Japon Yasumasa Nagamine pour protester contre les revendications injustes de son pays. Le ministère des Affaires étrangères a rappelé que les Dokdo font partie, de toute évidence, du territoire de la Corée, que ce soit du point de vue historique, géographique ou de la loi internationale.


Par ailleurs, le 22 mars, le tribunal du district de Daejeon a ordonné la saisie de brevets et de marques déposées de l'entreprise japonaise Mitsubishi Heavy Industries, acceptant la demande de quatre victimes sud-coréennes du travail forcé durant la Seconde guerre mondiale. En janvier dernier, un autre tribunal du pays avait déjà ordonné la saisie d'actifs de Nippon Steel & Sumitomo Metal Corp. Les deux tribunaux ont prononcé ces verdicts en s'appuyant sur la décision rendue en octobre 2018 par la Cour suprême sud-coréenne, qui reconnaissait la responsabilité des entreprises japonaises dans l'indemnisation des sud-Coréens forcés de travailler pendant l'occupation nippone.


Lors d'un point de presse lundi, le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga a qualifié les décisions de la justice sud-coréenne de « très graves », en affirmant qu'elles constituent des violations de l'accord bilatéral sur les biens et les réclamations conclu en 1965. Il a ensuite reproché au gouvernement de Séoul d'avoir approuvé la saisie d'actifs des entreprises nippones au lieu de prendre des mesures concrètes pour remédier à ces violations. Selon certaines sources, Tokyo envisagerait même de prendre des mesures de représailles contre Séoul, telles que l'imposition de tarifs douaniers élevés sur les produits « made in Korea » ou des restrictions sur les transferts d'argent et la délivrance de visas.


En matière de relations avec le Japon, le gouvernement de Moon Jae-in prône une approche à deux voies, qui consiste à développer des liens bilatéraux orientés vers l'avenir tout en cherchant à aplanir les contentieux historiques. Pourtant, les rapports entre les deux voisins sont sans cesse rattrapés par leur histoire. Certains experts demandent au gouvernement sud-coréen de consacrer davantage d'efforts à ses relations avec Tokyo, voire avec Pékin, au lieu de tout miser sur ses liens avec Pyongyang et Washington pour résoudre le dossier nucléaire nord-coréen.

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