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A la loupe

Séoul décide de ne pas reconduire le GSOMIA

2019-08-24

Journal

ⓒYONHAP News

Le gouvernement a décidé de ne pas reconduire l'accord général sur le partage d’informations militaires avec le Japon, ou GSOMIA. C’est ce qu’a annoncé jeudi le 1er conseiller adjoint du bureau présidentiel à la sécurité nationale. Kim Yoo-geun a indiqué que Tokyo serait informé de cette décision par voie diplomatique avant l'échéance fixée par le traité, le 24 août.


Pour justifier sa décision, Séoul a évoqué un « changement significatif » dans l'environnement de coopération bilatérale en matière de défense. Selon l’exécutif, c’est Tokyo qui a provoqué ce changement en excluant la Corée du Sud de sa liste blanche des partenaires commerciaux privilégiés au motif d'une dégradation de la confiance mutuelle, sans pour autant présenter de fondements précis. Le gouvernement estime que, dans un tel contexte, maintenir l'accord visant à faciliter le partage d’informations militaires sensibles entre les deux pays ne répond pas aux intérêts nationaux.


Quelques heures avant cette annonce, le comité permanent du Conseil de sécurité nationale s'était réuni pour décider de reconduire ou non le GSOMIA. Ses membres permanents ont ensuite rencontré le président de la République. Après une heure de discussions, Moon Jae-in a entériné la décision de rompre l'accord avec Tokyo.


Le GSOMIA, signé en 2016, a pour but de permettre l'échange direct de renseignements militaires entre la Corée du Sud et le Japon, sans passer par les Etats-Unis. En vertu de cet accord, Séoul et Tokyo partagent des informations sur la Corée du Nord et, en particulier, sur ses programmes nucléaires et balistiques. Il s'agit de l'unique accord militaire établi par les deux voisins. Il revêt aussi une importance particulière pour la coopération sécuritaire trilatérale avec les Etats-Unis.


Cet accord devait initialement être conclu sous la présidence Lee Myung-bak, en 2012. Pourtant, sa signature avait été annulée au dernier moment en raison des vives critiques des sud-Coréens contre les tractations menées en secret entre les deux gouvernements. En 2016, le texte a finalement été signé par l’administration de Park Geun-hye, en dépit de la protestation des partis d'opposition.


L'accord est valable un an et renouvelable chaque année par tacite reconduction. Avec ce texte, les deux pays peuvent bénéficier d’effets de synergie. Car la Corée du Sud dispose facilement d’informations via les réseaux humains tandis que le Japon jouit de technologies de pointe en matière de surveillance.


Pourtant, malgré cette utilité, Séoul a décidé de rompre l'accord, tellement les tensions entre les deux pays sont devenues fortes depuis la prise des mesures de rétorsion commerciale par Tokyo, suite au jugement de la justice sud-coréenne obligeant des entreprises nippones à indemniser les travailleurs coréens réquisitionnés de force durant la Seconde guerre mondiale. Cette décision risque non seulement de durcir encore les relations entre les deux voisins, mais aussi d'affecter l’alliance trilatérale avec Washington. Après l’annonce par le gouvernement sud-coréen de l’abandon du GSOMIA, l’Archipel a exprimé ses « profonds regrets » et les Etats-Unis se sont dits « déçus » de cette décision.

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