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A la loupe

L’IVG jusqu’à la 14e semaine de grossesse bientôt dépénalisée

2020-10-10

Journal

ⓒYONHAP News

La Corée du Sud maintiendra la pénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) tout en l’autorisant au stade préliminaire de grossesse, à savoir la 14e semaine. Le gouvernement a publié, mercredi, une notification préalable à la révision de la loi concernée en ce sens, avant de présenter le texte au Parlement. Pour rappel, la Cour constitutionnelle a jugé, en avril 2019, la sanction pénale de cette pratique non conforme à la Constitution. Dans la foulée, elle a sommé l’exécutif d’amender le texte d'ici la fin 2020. Selon elle, l’interdiction de l’IVG, même au début de la grossesse, porte atteinte au droit d’autodétermination des femmes enceintes.


La loi est révisée de manière à ajouter une nouvelle clause dans le Code pénal. Celle-ci définit les conditions requises pour les dérogations. Elle prévoit notamment de permettre aux femmes enceintes, jusqu’à la 14e semaine, de décider toute seule de l’interruption de leur grossesse sans aucune contrainte. Et ce n'est pas tout. Entre les 15e et 24e semaines, l’avortement pourra bientôt être autorisé pour des raisons sociales et économiques, mais sous condition. Toute candidate devra avoir un entretien préalable avec un expert et aura un délai de réflexion de 24 heures. Actuellement, la loi relative à la santé des mères et des enfants ne reconnaît que quelques dérogations comme les suivantes : lorsque la femme ou son compagnon souffre d’un handicap mental héréditaire ou d’une maladie contagieuse, en cas de grossesse suite à un viol ou un rapport incestueux, et lorsque la grossesse met en danger la vie de la femme enceinte.


Par ailleurs, le projet de révision stipule la procédure à suivre pour assurer un avortement en toute sécurité. Aujourd’hui, malgré la répression pénale, l’IVG est largement pratiquée dans la clandestinité, ce qui met en danger la vie des femmes concernées. Le nouveau texte précise que seul le médecin sera habilité à cet effet. Il autorise aussi l’IVG médicamenteuse, alors que la loi actuelle ne reconnaît que l’IVG chirurgicale. Quant à la femme enceinte, elle aura le droit de signer un consentement éclairé.


Cependant, les militants féministes ont vivement protesté contre cet amendement qui criminalise toujours les femmes et qui ne reconnaît pas entièrement leur droit à l’autodétermination. Ils réclament une abrogation pure et simple de l’IVG. Selon eux, comme la grossesse et l’accouchement sont un droit propre aux femmes, il ne faut en aucun cas le limiter. Si le projet de révision de la loi est adopté tel qu’il est notifié, les associations féministes mèneront une action collective.

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