La Francophonie, une fenêtre des dialogues
2024-04-24
Avant même de célébrer cet automne ses 100 ans, le cinéma de Corée du Sud a marqué la scène internationale en ce début d'année 2019 : « Parasite » de Bong Joon-ho a ramené la palme d'or de Cannes pour la première fois de l'histoire du cinéma local, et « Burning » de Lee Chang-dong était en compétition aux Oscars. Toutefois dans le pays, la situation, exceptionnelle aussi, est plus complexe : malgré l'énorme succès de box-office de « Extreme Job » de Lee Byoung-hoon, les blockbusters hollywoodiens ont battu des records d'audience inattendus et tout aussi exceptionnels.
*Le syndrome des récompenses
Lorsque le cinéma sud-coréen a émergé sur la scène internationale, à la fin des années 1990, cela s'est fait essentiellement par l'intermédiaire des festivals de cinéma et leurs marchés. Il y a eu conjonction d’intérêts entre les nouvelles sociétés de production-distribution coréennes qui cherchaient des ouvertures sur les marchés pour vendre leurs films, et des dirigeants de festivals qui cherchaient une nouvelle tendance exotique pour se renouveler. C'est Kim Ki-duk et ses films qui sont les champions toutes catégories des prix en festival.
* Super-héros et
« Parasite », sorti dès le lendemain de son succès cannois en Corée du Sud, a cassé la baraque des cinémas locaux avec 3 millions d'entrées en 5 jours et près de 9 millions après 3 semaines. Quelques mois plus tôt, en
*Enrichissement et pouvoir des monopoles de distribution
Nationalisme à part, et on sait que l'argent n'a pas d'odeur ni de drapeau, ce sont les monopoles de distribution-production qui s'enrichissent comme jamais avec ce marché ultra-concentré. Que les films soit venus des palmiers d'Hollywood ou des montagnettes séoulites, le public local dépense comme jamais pour voir des films. Bien sûr la diversité en prend un coup : la grande majorité des films ne parviennent pas à se rentabiliser. Notons l'excellent « The Odd Family » qui ne fait que 260 000 entrées ou « Swing Kids » qui n'en fait que 214 000. Pour le moment, les réalisateurs reconnus de la génération précédente comme Hong Sang-soo, Kim Ki-duk ou Lee Chang-dong se tournent toujours plus vers l'international. Les jeunes qui débutent sont nombreux à sortir un film puis à disparaître parmi les hordes d'employés des monopoles. Devant une nette inactivité de l'Etat dans le domaine, l'espoir réside dans le seul Bong Joon-ho et ses « Parasites », modèle de film intello qui touche un grand public. Bien qu'il n'y aie qu'une palme d'or par an, il montre qu'un autre destin est possible pour le cinéma local.
2024-04-24
2024-04-25
2024-04-25
Notre site utilise des cookies et d'autres techniques pour offrir une meilleure qualité de services. En continuant à visiter le site, vous acceptez l'usage de ces techniques et notre politique. Voir en détail >