Le pays du Matin clair possède un héritage culturel impressionnant. Parmi ce patrimoine, nous retrouvons la fabrication du papier traditionnel coréen, le hanji. Afin d’aborder le sujet avec expertise, nous sommes allés à la rencontre de Jang Seong-woo, maître de la fabrication du hanji.

Héritier d’un savoir-faire qui perdure depuis quatre générations, Jang est un surdoué de la fabrication du papier traditionnel et vit de son art. En travaillant de nombreuses heures dans son atelier appelé Jangjibang (atelier de papier artisanal de la famille Jang), accompagné de sa mère qui ne souhaite pas voir son fils travailler seul, le maître prend un plaisir sans nom à produire à la sueur de son front le papier qui rend fier un peuple entier. Son conseil pour fabriquer le meilleur hanji est de se vider l’esprit, se séparer de toutes ses pensées négatives sinon cela se ressentira sur la qualité du papier.

La Corée du Sud fait son possible pour faire inscrire le hanji sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. En effet, ce papier très résistant au temps et aux moisissures produit par l’artisan est utilisé dans toutes les restaurations de biens culturels coréens tels que les palais.

Fabriqué à base d’écorce de mûrier et d’aibika et par Jang lui-même, ce papier hyper-résistant est désormais utilisé par l’équipe de restauration du Vatican sur quelques reliques anciennes et artefacts. Une école de fabrication du hanji va également ouvrir en novembre 2016 en Italie. L’intérêt de l’Italie pour le papier traditionnel se montre plus fort depuis qu’une étude menée par un institut de recherche local a estimé à 8 000 ans la durée de vie du papier coréen. Une matière si fine vouée à une vie de 8 000 ans n’a-t-elle pas, en effet, ses chances d’entrer dans le Patrimoine mondial de l’Unesco ?