Les deux Corées ont conclu plusieurs accords spectaculaires au cours de leurs pourparlers économiques qui se sont achevé hier. Mais à peine conclus, des doutes planent déjà, et Séoul ne cache d’ailleurs pas un certain scepticisme.
Le Sud et le Nord ont ainsi décidé de procéder le 17 mai prochain à un test de l’interconnexion de leurs lignes de chemin de fer. En clair, cela veut dire qu’un train traversera la frontière intercoréenne à titre expérimental. Sauf qu’un test semblable devait déjà avoir lieu il y a près d’un an et que le régime de Kim Jong-il avait tout arrêté à la dernière minute. Et cette fois encore, malgré, donc, un accord de principe, le Nord ne s’est apparemment pas encore engagé par écrit sur les garanties de sécurité nécessaires pour que ce test ait lieu. Si bien que ce matin, le ministre sud-coréen de la Réunification, Lee Jae-joung, se plaçait déjà dans la perspective d’un nouvel échec. Un échec qui, selon lui, aggraverait les relations intercoréennes.
Et puis il y a aussi une nette incertitude sur l’autre accord majeur intervenu entre les deux Corées. En effet, Séoul a accepté de livrer 400 000 tonnes de riz à Pyongyang à titre d’aide alimentaire. Sauf que les sud-Coréens ont tout de suite ajouté qu’il n’y aurait pas de livraison avant que les nord-Coréens n’arrêtent leur centrale nucléaire de Yongbyon, comme ils s’étaient engagés à le faire avant le 14 avril. Or cette centrale n’a toujours pas été arrêtée. Et Lee Jae-joung a d’ailleurs répété cette condition ce matin.
Et tout cela n’a pas empêché l’opposition conservatrice sud-coréenne, le GPN, de vivement reprocher au gouvernement de Séoul d’avoir accepté sur le principe de reprendre ses livraisons de riz à Pyongyang avant la fermeture de Yongbyon.