C’est ce matin que le premier train de fret quotidien entre les deux Corées est parti, de la gare de Munsan, en Corée du Sud, près de la frontière avec le Nord. Un convoi ferroviaire s’ébranlera dorénavant tous les matins, pour passer la frontière aux alentours de 8 heures, et revenir en début d’après-midi en Corée du Sud. A l’aller, il chargera des matières premières, destinées au parc industriel mixte de Gaeseong, situé en territoire nord-coréen mais géré par des capitaux sud-coréens. Au retour, il transportera des produits finis fabriqués à Gaeseong, qui en fabrique actuellement pour 19 millions de dollars tous les mois.
Pourtant, ce matin, à la place des marchandises, ce sont des personnalités qui ont été transportées. En effet, le ministre sud-coréen de la Réunification, Lee Jae-joung et 200 officiels sud-coréens étaient du voyage. Ils ont participé à une cérémonie commune d’ouverture de la ligne, en Corée du Nord.
Au-delà de l’aspect symbolique (c’est la première liaison de chemins de fer intercoréenne depuis plus de 50 ans et la fin de la guerre de Corée), cette ligne est économiquement très prometteuse. D’abord, elle permettra d’abaisser significativement les prix d’acheminement des marchandises de Gaeseong. Mais, surtout, il s’agit d’une porte ouverte sur la reconnexion des chemins de fer sud et nord-coréens et, à plus long terme, les industriels sud-coréens espèrent avoir accès aux chemins de fer russes et chinois. A travers eux, l’Europe serait à portée de train pour les marchandises sud-coréennes, à un prix très inférieur au bateau ou à l’avion.