Pyongyang menace de confisquer les biens immobiliers des entreprises sud-coréennes aux monts Geumgang, en territoire nord-coréen. C'est ce qu'a annoncé jeudi le Comité pour la paix en Asie-Pacifique, une agence nord-coréenne en charge des échanges avec le Sud.
Dès la fin mars, Pyongyang mènera des enquêtes auprès des différents propriétaires sud-coréens présents sur ce site touristique à l’est du territoire nord-coréen. Si ces derniers ne répondent pas aux attentes du régime communiste, ils pourront se voir confisquer leurs biens et être interdits de séjour dans cette région.
Actuellement, une quarantaine d'entreprises sud-coréennes y possèdent des biens immobiliers pour un montant estimé à environ 360 millions de wons, soit plus de 230 000 euros.
Dans son communiqué, le pays communiste a également fait savoir qu'il n'hésitera pas à se trouver un autre partenaire commercial si cette dernière ne fait pas d'efforts pour relancer le tourisme aux monts Geumgang et dans l’ancienne ville historique de Gaeseong à 60 km au nord-ouest de Séoul.
Depuis qu'une touriste sud-coréenne a été tuée par des soldats nord-coréens en juillet 2008, Séoul a mis un terme à ces voyages touristiques intercoréens.
La réaction de Séoul ne s’est pas faite attendre. Les autorités sud-coréennes ont qualifié de « regrettable» l’annonce de Pyongyang.
Le porte-parole du ministère de la Réunification Chun Hae-sung a affirmé aujourd’hui que la sécurité des touristes était une condition sine qua non à la reprise des échanges touristiques.
Chun a également ajouté que les propriétaires sud-coréens étaient libres d’accepter ou non de se rendre à Geumgang, comme l’a demandé la Corée du Nord.
Justement, l’opérateur touristique sud-coréen Hyundai Asan a déjà annoncé qu’il irait pour sa part dialoguer avec le Nord, afin d’éviter que la situation n’empire. Les investissements de Hyundai Asan aux monts Geumgang s’élèvent à 226 milliards de wons, soit environ 147 millions d’euros.