En Corée du Sud, près de 50 000 femmes auraient artificiellement interrompu leur grossesse en 2017. Et trois quart d’entre elles s’opposeraient au code pénal actuel interdisant cette pratique.
C’est ce qu’a révélé hier l’Institut de Corée pour la santé et les affaires sociales (Kihasa) en publiant les résultats d'une enquête menée auprès de 10 000 femmes âgées de 15 à 44 ans.
Selon cette étude, 20 % des femmes enceintes auraient recouru à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). 47 % d’entre elles étaient célibataires, 38 % étaient mariées et 13 % vivaient en concubinage.
Le nombre d’avortements artificiels a chuté ces dernières années. Il est passé d’environ 241 000 en 2005 à près de 50 000 en 2017. L’institut attribue cette baisse à la diffusion des moyens de contraception, à la pilule du lendemain, ainsi qu'à la diminution démographique.
Quant à la loi sanctionnant l’IVG, 75,6 % des femmes interrogées ont réclamé sa révision.
Pour information, l’article 269 du code pénal condamne, en principe, à moins d’un an de prison ferme ou une amende maximale de 2 millions de wons, soit environ 1 570 euros, les personnes ayant recouru à l’IVG, et à de plus lourdes peines ceux qui ont dispensé ces opérations. Quelques dérogations sont pourtant reconnues, par exemple, en cas de viol ou de danger pour la vie des femmes enceintes ou pour le fœtus.