Sur la plage de Henoko dans la préfecture d’Okinawa, au Japon, la construction de la nouvelle base militaire américaine bat son plein. Ce projet vise à transférer celle située à Futenma.

Alors que des navires transportent la terre qui permettra de gagner de l’espace sur la mer, des riverains sur des canoës s'insurgent contre une opération qui détruit les récifs coralliens.

Le déplacement du camp américain a été acté en 1999, mais face à l’opposition de l’administration locale et des habitants, les travaux ont été suspendus à plusieurs reprises, et moins de 10 % des terres nécessaires ont été remblayées.

De plus, suite à la découverte d’un sol fragile en partie, le gouvernement nippon a décidé d’extraire la terre également au sud d’Okinawa. Problème : l'île constitue un champ de bataille féroce de la Seconde guerre mondiale où plus de 200 000 individus sont décédés. Surtout, dans la zone méridionale, bon nombre de Coréens déportés vers l’archipel pour se soumettre au travail forcé ont perdu la vie. Ces jours-ci, on retrouve encore les os et les objets personnels des victimes.

Selon le directeur de l’association de la récupération des dépouilles, utiliser la terre de cette région est une insulte aux morts et est inconcevable du point de vue humanitaire.

La Corée du Sud a prélevé l’ADN de 170 membres de familles des victimes coréennes de l’exploitation, mais les autorités japonaises n’ont toujours pas mené de test génétique auprès des corps retrouvés.

L’association civique a remis à l’exécutif japonais les signatures des 33 000 personnes qui s’opposent au transport de la terre à Henoko ainsi que la demande de test d’ADN des victimes coréennes.