Aujourd’hui, 24 mai, cela fait 12 ans jour pour jour que la Corée du Sud a pris ses propres sanctions à l’encontre de sa voisine du Nord en réponse au torpillage, deux mois plus tôt en mer Jaune, de sa corvette Cheonan. Un drame qui avait fait 46 morts.
Il s’agissait notamment de suspendre tous les échanges commerciaux intercoréens à l’exception du parc industriel de Gaeseong, d’interdire les visites de sud-Coréens au nord du 38e parallèle sauf sur ce site et les monts Geumgang, ainsi que tous nouveaux investissements dans le pays communiste.
Le gouvernement conservateur de l’époque a imposé ces mesures en vue d’accroître sa pression économique sur Pyongyang. Mais son successeur, de centre-gauche, s'est montré souple et la communauté internationale a elle aussi mis en œuvre des sanctions plus dures que celles prises par Séoul. Par conséquent, les mesures dites du 24 mai ont considérablement perdu de leur efficacité. De quoi amener certains à évoquer la nécessité de les abandonner.
A ce propos, l’administration de Yoon Suk-yeol a annoncé qu’elle étudierait cette possibilité dans l’esprit des principes et du pragmatisme de sa politique nord-coréenne. Une annonce faite aujourd’hui par un responsable du ministère de la Réunification. Autrement dit, comme sous Moon Jae-in, le nouveau gouvernement ne lèvera pas les sanctions en question et pourra changer de position en cas d’avancée dans le processus de dénucléarisation de la Corée du Nord.
Cependant, l’association des entreprises sud-coréennes ayant participé autrefois aux projets de coopération économique des deux parties a manifesté aujourd’hui devant le siège du ministère pour réclamer leur abandon et le dédommagement gouvernemental de leurs pertes subies ces 12 dernières années.
Le ministère a par ailleurs annoncé qu’il préparerait des mesures visant à concrétiser le plan audacieux dont le président Yoon Suk-yeol a fait état dans son discours d’investiture et lors de son entrevue avec Joe Biden. Un plan qui a pour objectif d’améliorer, de manière drastique, l’économie et la vie des habitants du pays communiste, si celui-ci se dénucléarise substantiellement.