Le Japon a annoncé il y a tout juste deux ans qu’il restreindrait les exportations vers son voisin sud-coréen de ses produits chimiques essentiels aux secteurs des semi-conducteurs et des écrans plats.
La Corée du Sud s’est alors beaucoup inquiétée pour son industrie touchée par cette mesure. Une inquiétude qui, deux ans après, s’avère plus ou moins excessive. Son gouvernement a fait en sorte d'éviter une rupture d'approvisionnement et de produire dans le pays les matériaux soumis aux restrictions.
Certaines entreprises domestiques sont alors parvenues à les mettre au point. C’est le cas d’une firme qui a récemment réussi à développer le fluorure d’hydrogène pour semi-conducteurs, de haute pureté et à haute valeur ajoutée. Elle en sortira bientôt le prototype d’essai. La compagnie a donc su transformer la crise en opportunité. Son patron a expliqué avoir eu confiance en soi après que le gouvernement lui a présenté les orientations à prendre pour développer ses propres technologies et pour commercialiser son produit.
Ces efforts ont permis de diminuer considérablement la dépendance envers les importations de fluorure d’hydrogène en provenance de l’archipel. Même chose pour l’ensemble des matériaux et des pièces détachées.
Le changement se fait sentir aussi dans l’écosystème industriel. Un nouveau système de coopération est instauré entre les grands groupes et leurs fournisseurs de petite ou moyenne taille. Les premiers achètent désormais les produits concernés aux seconds, et non au Japon. Un approvisionnement stable entraîne aussi le développement de technologies compétitives.
Pourtant, il faut admettre que les entreprises sud-coréennes restent toujours largement dépendantes des matériaux et des équipements de pointe « made in Japan ». C’est la raison pour laquelle la croissance des exportations sud-coréennes vers le Japon ne fait qu’élargir le déficit commercial vis-à-vis de celui-ci.
L’heure est venue de prendre un remède de cheval permettant dorénavant de changer la nature de l’économie nationale.