Lee Jae-yong a été libéré ce matin en bénéficiant de la remise en liberté conditionnelle à l’occasion du jour de la libération de Corée, célébré le 15 août. Le vice-président de Samsung Electronics purgeait sa peine dans le scandale de corruption qui a amené à la destitution de l’ancienne présidente Park Geun-hye. Mais il ne pourra pas reprendre immédiatement ses fonctions.

Lee est sorti de prison vers 10h05 ce matin. Parmi les bénéficiaires de cette libération spéciale, il était le premier à quitter le centre de détention de Séoul. Sous les projecteurs des médias sur place, il s’est exprimé comme suit : « J’ai causé un grand souci à mes compatriotes. Je vous présente mes excuses. Je suis bien conscient de vos inquiétudes, de vos critiques et de vos attentes envers moi. Je ferai de mon mieux à l'avenir. »

Le petit-fils du fondateur du premier conglomérat sud-coréen n’a pas répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur les mesures de relance économique, sur les semi-conducteurs et la production d'un vaccin anti-COVID. Il s’est engouffré dans le véhicule qui l’attendait.

Avant de retrouver sa liberté, Lee Jae-yong a passé 207 jours sous les verrous depuis sa réincarcération en janvier dernier suite à sa condamnation définitive de deux ans et demi de prison pour corruption au plus haut niveau de l’Etat. Conformément à la décision du comité de délibération sur la probation au sein du ministère de la Justice, il se voit placé sous contrôle judiciaire jusqu’à la fin de sa peine, à savoir en juillet 2022. Il doit prévenir son contrôleur judiciaire s’il change de résidence ou prévoit de voyager à l’étranger.

Comme la restriction professionnelle est maintenue pour une durée de cinq ans, le dauphin de Samsung ne pourra pas retourner immédiatement à son poste. Pour ce faire, il doit obtenir une autorisation du ministre de la Justice. Or, l’intéressé n’y a pas encore donné son feu vert.

Le garde des sceaux, Park Beom-kye, a affirmé mardi dernier : « Cette libération conditionnelle n’a pas été organisée uniquement pour Lee Jae-yong. La restriction professionnelle a été déjà notifiée. Cet enjeu semble susciter une vive attention. Mais je n’ai pas examiné une telle possibilité. »

Par ailleurs, l'homme d'affaires risque de repasser derrière les barreaux, car il attend encore le verdict dans deux autres affaires distinctes. Lee est soupçonné d’être impliqué dans le processus illégal de fusion de deux filiales de Samsung destinée à faciliter sa succession à la tête du groupe, et d’avoir profité d’une injection illicite de propofol, un médicament anesthésiant strictement contrôlé.

La Cheongwadae a réagi à sa libération. Son conseiller à la communication publique Park Soo-hyun a appelé la population à faire preuve de compréhension, précisant qu'une s'agit d'une décision prise dans l'intérêt de l'Etat.