L'année 2023 a vu les relations entre la Corée du Sud et le Japon s'engager dans une voie de réconciliation et de coopération, voire même du partenariat. En effet, ces dernières années, les liens bilatéraux s'étaient détériorés en raison des contentieux historiques tels que l'indemnisation des victimes de l'esclavage sexuel et du travail forcé perpétrés par Tokyo lors de l’occupation, ainsi que de la revendication par ce dernier de sa souveraineté des îlots Dokdo en mer de l'Est.

Le dégel des relations entre les deux pays s’est amorcé en mars lorsque Séoul a présenté un plan d'indemnisation par un tiers pour les anciens ouvriers coréens soumis au travail forcé pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce plan consiste à dédommager les victimes via une fondation créée à cet effet, au lieu d'attendre que les entreprises nippones condamnées par la Justice sud-coréenne exécutent l'ordre d'indemnisation.

Le même mois, le président Yoon Suk-yeol avait effectué une visite au Japon, une première en quatre ans pour un chef de l'Etat sud-coréen. En mai, le Premier ministre japonais Fumio Kishida s’était lui aussi rendu en Corée du Sud. Les deux voisins avait ainsi relancé leur « navette diplomatique », suspendue depuis 2011.

Dans la foulée, certains conflits importants ont été réglés. Parmi ces derniers, on retrouvait notamment ceux liés aux restrictions japonaises des exportations de matériaux pour semi-conducteurs vers la Corée du Sud, et l'accord de partage de renseignements militaires entre les deux pays, connu sous le nom de GSOMIA.

De plus, le rejet en mer par le Japon des eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima a démarré en août sans accroc, sur fond de rapprochement diplomatique. Avant de procéder au déversement, l’archipel avait accueilli une délégation d'inspecteurs sud-coréens sur le site de la centrale accidentée, tandis que la Corée du Sud avait publié un rapport affirmant que le plan de Tokyo était conforme aux normes internationales, y compris celles de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Enfin, au cours de l'année 2023, Yoon et Kishida se sont retrouvés à sept reprises pour différents sommets. Les deux nations ont également relancé leur accord de swap de devises après huit ans de suspension, et repris divers mécanismes d'échange bilatéraux, dont la réunion consultative annuelle de haut niveau sur l'économie.

Photo : YONHAP News

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